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Quand la gauche agonise

Publié le 12 janvier 2016 par Observatoiredumensonge

Une fois n’est pas coutume, mais voici en exclusivité pour Observatoire du MENSONGE, les premiers mots du nouveau livre écrit par Paul-François Paoli, journaliste au Figaro, intitulé « Quand la gauche agonise » et à paraître aux Editions du Rocher. Voici donc une mise en bouche de ce livre passionnant que nous vous recommandons.

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La République des bon sentiments.

Pourquoi la gauche a-t-elle perdu le soutien des classes populaires et celui des intellectuels ? Parce qu’elle a fait l’impasse sur ce qui constitue l’identité de la France, brutalisée par la mondialisation. La gauche ne s’est pas seulement ralliée au libéralisme, elle a adhéré à une vision post-nationale de la République qui trahit l’héritage de Clemenceau et De Gaulle. Face au défi que représente l’islam, elle a recours à un discours creux sur le « vivre ensemble » qui tente de camoufler l’ampleur de fractures ethniques et religieuses. Paul-François Paoli rappelle que la question de l’identité de la France, marquée par la tradition chrétienne et l’héritage gréco-romain, et celle de sa souveraineté sont liées. S’il existe un peuple français, celui-ci a des droits historiques sur la France, laquelle n’est pas qu’une idée mais une terre et un pays. C’est cette réalité que certaines élites occultent alors qu’elles reconnaissent ce principe pour d’autres pays, de la Russie à Israël. L’auteur exhorte à une décolonisation des esprits. Il nous rappelle l’avertissement de Jean-Paul II, en 1980, lors de sa venue à Paris : « Veillez par tous les moyens à votre disposition sur cette souveraineté fondamentale que possède chaque nation en vertu de sa propre culture ! »

Extraits du livre :

En guise d’introduction : pourquoi la gauche peut mourir Contrairement à une idée aussi tenace que répandue, la gauche n’aime pas les débats d’idées. Ce qu’elle appelle « débat d’idées » est généralement un débat interne : on discute en famille, de la gauche à la gauche. Vu de gauche, il est plus ou moins entendu que la droite a des intérêts ou des passions sordides, qui peuvent engendrer le nationalisme ou le racisme, mais qu’elle n’a pas d’idées. Quand un débat de civilisation la dérange, la gauche botte en touche au nom des sacro-saintes « valeurs républicaines », un peu comme ces chrétiens qui ne veulent pas discuter de la réalité de dogmes qui, par définition, ne peuvent être mis en cause. Ainsi gagne-t-elle sur les deux tableaux : elle s’accorde une sorte de supériorité intellectuelle – on ne débat pas avec ceux qui ne sont pas dignes de débattre avec nous car ils n’ont pas de pensée digne de ce nom – tout en s’attribuant une supériorité d’ordre moral fondée sur l’idée que, par définition, l’homme de gauche est noble et généreux tandis que l’homme de droite est égoïste et mesquin. La gauche française exprime ces deux tendances depuis Robespierre : le dogmatisme des valeurs, les fameuses « égalité » et « fraternité », principes canoniques qu’elle est du reste incapable de définir et la tyrannie des bons sentiments, puisqu’elle prétend, depuis toujours, avoir le monopole du coeur et de la compassion. C’est cet amalgame d’impératifs idéologiques et de chantage sentimental qui constitue ce que nous appelons la « République des bons sentiments ». Souvenons-nous de la fameuse formule de Mme de Staël qui déclarait qu’il fallait avoir des « sentiments vrais et des idées généreuses ». Or, c’est l’inverse qui est vrai : une idée n’a pas vocation à être généreuse. Une idée se démontre et se vérifie. Un sentiment ne se démontre pas, tandis que les bons sentiments ont tendance à s’exhiber. N’est-ce pas à ce type de démonstration que nous avons assisté lors de l’afflux des réfugiés en France, où certains se sont permis de faire honte aux « Français égoïstes » ? Cette tendance n’est d’ailleurs pas le propre de la gauche. De quel droit, par exemple, le publiciste Guy Sorman, qui vit aux États-Unis, prétend-il faire honte aux Européens de leur attitude par rapport. En guise d’introduction à des réfugiés qu’il compare avec légèreté à des persécutés juifs des années 30 ? Il est vrai que les sans-abri qui jonchent aujourd’hui les rues de Paris, sont des invalides sociaux, des improductifs, tandis que les hommes qui arrivent d’Afrique et d’ailleurs sont, eux, des prolétaires en puissance qui peuvent relancer la croissance et enrichir « l’Europe métisse » que Guy Sorman appelle de ses voeux. Sans le savoir peut-être, Guy Sorman a inventé un nouveau concept : celui de darwinisme compassionnel. Oublions les pauvres hères qui meurent de froid à nos portes, accueillons les vaillants réfugiés qui peuvent redonner un sang neuf à l’Europe en déclin. Même son de cloche chez Jacques Attali qui, sur son blog du 7 septembre 2015, illustre cet étrange chantage compassionnel non dénué d’intérêt. Tout en proposant d’exclure la Hongrie pour son infraction envers les « valeurs européennes », il blâme ceux qui n’alignent pas leur position sur celle de l’Allemagne, qui a décidé d’ouvrir plus grand ses portes aux réfugiés pour des raisons autant démographiques qu’économiques. « De fait la confrontation aux exigences de l’hospitalité renvoie à l’essentiel de notre caractère. On ne savait pas Guy Sorman si compassionnel, lui qui, voici 20 ans, dans Le Bonheur français (éditions Fayard), comparait les SDF à des psychopathes qui ne méritaient pas le souci que l’on s’en faisait. Certains qu’on croyait aimables, se révèlent égoïstes, d’autres qu’on croyait sans coeur, se révèlent altruistes. » Qui ne voit l’indigence d’un tel raisonnement ? Comment croire que cela soit si simple et que, comme dans les westerns, le monde se divise entre bons et méchants ? Dans Le Point du 8 octobre 2015, lors d’un débat avec l’économiste Jacques Sapir, Jacques Attali n’hésite d’ailleurs pas à affirmer que l’afflux de réfugiés est d’abord notre intérêt économique puisque ces hommes jeunes et vaillants viennent au secours de notre croissance. Aujourd’hui ce chantage du coeur se retourne contre ceux qui le pratiquent depuis trop longtemps, comme en témoignent des sondages d’opinion qui montrent que les Français sont devenus réticents à accueillir toute la misère du monde. Mais cette crise est beaucoup plus profonde : elle témoigne du fait que les Français n’ont plus confiance en leur système d’intégration. Les malheureux qui échouent à nos frontières paient les conséquences d’un échec historique : celui de l’assimilation républicaine qui a peu, ou mal, fonctionné avec des populations extra-européennes qui, comme l’a récemment écrit l’historien Georges Bensoussan dans un article alarmiste,  « La nation française est en train de se déliter » dans Le Figaro du 17 août 2015.  En guise d’introduction non seulement ne s’assimilent pas, mais se « désassimilent », en revendiquant l’identité de leurs parents. Cette crise des réfugiés, plutôt que de nous confiner dans la torpeur du mea culpa, devrait nous fait réfléchir sur les limites de l’universalisme français et la nécessité de concevoir la France aussi en termes d’identité historique et culturelle. Car les valeurs républicaines ne suffisent pas à penser la France, contrairement à ce que prétendent Jean- Christophe Cambadélis et Jacques Attali. La gauche est désarmée face au débat lancinant qui a trait aujourd’hui à l’identité de la France. Étrangère à cette problématique, elle est incapable de penser une notion qui lui paraît suspecte et qu’elle prétend réduire aux valeurs de la citoyenneté. Pour pallier cette carence, elle a recours au discours pieux sur le « vivre ensemble », slogan qui ne répond nullement à la question de savoir si nous voulons vivre les uns avec les autres, parce que nous le désirons ou parce que nous y sommes contraints. Emblématique de la novlangue pseudo-citoyenne dont s’abreuvent médias et hommes politiques, le discours sur le vivre ensemble masque une réalité plus sombre : le non-désir de vivre ensemble dans un monde où, bien souvent, nous n’avons pas grand-chose à partager. À cet égard, l’abominable carnage du vendredi 13 novembre 2015 n’a pas fait que des victimes innocentes. Les assassins ont sacrifié sur l’autel de la haine nos illusions multiculturelles. On ne peut cohabiter avec qui vous témoigne de l’hostilité, fût-elle latente, ou qui croit, à l’instar de ces milliers de salafistes, désormais installés chez nous, que vous représentez la corruption et l’impureté.

La suite dans le livre « Quand la gauche agonise » à paraître dans quelques jours et à lire !!!

La Rédaction de l’Observatoire du MENSONGE

Du même auteur, Paul-François PAOLI :

paoli

Malaise de l’Occident, éditions Pierre Guillaume de Roux.
Romans de la Corse, avec Angèle Paoli, éditions du Rocher.
Pour en finir avec l’antiracisme idéologique, éditions François Bourin.
La Tyrannie de la faiblesse, éditions François Bourin.

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