Que n’a t-on pas déjà entendu et dit à propos de cette année passée. 2015, serait une “annus horribilis” comme aurait dit entre d’autres temps et pour d’autres motifs une reine voisine.
Je me rappelle qu’en janvier 2015, à la même époque, nous étions tous tétanisés ici même par les images de la tuerie de Charlie Hebdo et de l’Hypercasher à Paris. 17 innocents abattus parce qu’ils étaient journalistes, dessinateurs, ou policiers, ou vigile, ou employés et clients d’un commerce kasher. En novembre dernier, le cauchemar s’est répété, sur les terrasses de plusieurs bistrots parisiens, dans une salle de concert mythique, le Bataclan, et à l’entrée du Stade de France, pendant un match amical de football entre l’Allemagne et la France. 147 innocents massacrés et 350 blessés, dont certains sont toujours en traitement à l’hôpital. N’oublions pas ce qui s’est aussi passé le 21 août, à quelques encablures de notre commune, dans le Thalys entre la frontière belge et Oignies, lorsque le courage de trois Américains a permis de neutraliser un terroriste isolé.
La folie du monde s’est invitée dans notre pays, et est venue perturber notre tranquillité, au point de nous obliger à vivre en état d’urgence. Nous sommes en guerre contre un ennemi inconnu, dont nous ne comprenons pas les motivations, et dont ne mesurons pas les moyens ni les ambitions. Nous n’avons heureusement pas été directement concernés à Templemars par ces récents massacres, mais nous ne pouvons pas nous en abstraire, individuellement et collectivement.
Dans notre commune, nous avons fait le choix de continuer à vivre. Nous n’avons supprimé aucune manifestation publique, même si nous rappelons régulièrement qu’il nous faut prendre un certain nombre de précautions supplémentaires.
Nous nous sommes dits que c’était justement un objectif de ces attaques : nous inciter à modifier notre mode de vie. Ces événements tragiques, qui ne se limitent d’ailleurs pas à notre seul pays, ont renforcé dans l’esprit de chacun un sentiment de crainte, d’insécurité, qu’il nous faut mesurer, mais auquel nous devons répondre avec intelligence. Soyons conscients des risques qui nous entourent, mais ne pratiquons pas l’amalgame, le rejet systématique de ce que nous ne comprenons pas.
Je dois vous dire à ce titre que je suis parfois étonné par les mesures prises pour venir à bout de ce nouveau fléau. Bien sûr, il faut mettre hors d’état de nuire les terroristes et leurs projets criminels, quelle que soit leur nationalité, leur religion, leurs motivations. Il faut renforcer nos services et nos méthodes de renseignement pour pister où qu’ils soient ces bandits. Mais je ne suis pas convaincu que la menace de la déchéance de nationalité n’ait jamais découragé un kamikaze quel qu’il soit, à quelque époque que ce soit, en France comme au Proche Orient ou ailleurs. Et je trouve assez insupportable qu’on établisse une injustice et qu’on contribue à créer un ostracisme vis à vis de personnes qui ont cette double nationalité, souvent pour des raisons historiques propres à notre pays. Nous connaissons tous des enfants d’immigrés qui ont conservé cette double appartenance parce qu’elle traduit leur double culture, et c’est une richesse de notre pays.
Pour en revenir à un environnement qui nous est plus proche, et pour demeurer sur ce chapitre de la nécessaire sécurité des personnes et des biens, nous accompagnons avec tous les maires du secteur les revendications d’Alain Pluss, maire de Wattignies sur la nécessaire et indispensable construction d’un nouveau commissariat à Wattignies. Les événéments récents nous renforcent dans cette revendication, de nature à contribuer à ce sentiment de sécurité. Des locaux enfin adaptés à accueillir le public dans des conditions décentes, des effectifs en nombre suffisant, des conditions de travail adaptées à une police du XXIe siècle sont une condition indispensable à notre vivre ensemble.
De même, mes collègues maires des communes alentour et moi-même nous sommes particulièrement soucieux de continuer le travail de prévention que nous menons au sein du conseil intercommunal de prévention de la délinquance. La prévention, la lutte contre les conduites addictives, contre les sectes, contre les déviances, le combat pour l’apprentissage de la citoyenneté, ça ne se mesure pas facilement, mais c’est le cœur de notre mandat et de notre engagement, au même titre que la protection de notre environnement. Et nous sommes nombreux ce soir pour affirmer qu’il faut certes traquer et punir les auteurs de troubles à l’ordre public, de délits et de crimes, mais pour rappeler que la prévention de la délinquance et l’éducation aux valeurs de la République sont finalement beaucoup plus rentables culturellement et économiquement que le seul traitement répressif de la délinquance.
L’année 2015 a été marquée pour ce qui nous concerne par quelques départs et quelques arrivées particulièrement importants. En premier lieu, Josiane Gawelik, Alain Bédu, Serge Hornain ont fait valoir leurs légitimes droits à la retraite, ainsi que Annick Vandenbussche. Voilà des figures bien connues de la vie locale que j’ai grand plaisir à mettre à l’honneur ce soir. Toutes et tous, à leurs places respectives, ont été des exemples de ce que peuvent et doivent être des acteurs du service public de la commune. Ils n’ont jamais rechigné à mettre en œuvre leur disponibilité, leurs compétences. Ils ont toujours mis en avant l’intérêt de la collectivité qui dépasse de loin l’addition des intérêts particuliers.
Je crois les connaître un petit peu, depuis que nous nous côtoyons, et je sais que leur modestie doit être satisfaite que nous les mettions en avant ensemble ce soir. Ils n’aiment pas les éloges, mais collectivement, ils accepteront plus facilement nos remerciements !
Puisque nous avons eu des départs, nous avons eu des arrivées, et nous avons été très heureux d’accueillir cette année M. Benjamin Mondot, qui remplace efficacement Mme Gawelik au sein de l’équipe administrative, et seconde Mme Betty Bernard, arrivée en octobre pour remplacer M. Bédu au poste de directeur général des services. Je dois dire à tous les deux que nous sommes enchantés de leur venue. L’une et l’autre se montrent tout à fait à la hauteur pour assumer les responsabilités importantes qui leur sont confiées, en cette époque de raréfaction de l’argent public et de multiplication des responsabilités assignées aux mairies. Je ne voudrais pas oublier l’arrivée de Valérie Demarque-Bannerot, qui nous apporte ses compétences et son grand savoir faire pour tout ce qui concerne l’animation culturelle, ainsi que de Valentin Demaître, que Mme Bernard a cité tout à l’heure.
A travers ces nouveaux membres de l’équipe communale, je voudrais que chacun mesure la très grande diversité des tâches que nous assignons aux équipes chargées de l’administration de notre ville, mais aussi de l’entretien de son patrimoine, de son embellissement.
Et s’il nous fallait une preuve de ce travail mené par tous, la première fleur qui nous a été attribuée par le jury régional des villes fleuries est là pour reconnaître la qualité de notre environnement, de nos espaces verts, de nos idées et de nos réalisations pour contribuer à rendre la nature plus présente, plus riche, plus diversifiée au sein des 461 hectares qui constituent le territoire de Templemars. Nous sommes bien conscients qu’il s’agit avant tout d’un encouragement à persévérer, qu’il s’agisse des acteurs de notre qualité de vie que sont les élus autour de Francis Wavrant et de sa commission pour l’urbanisme, l’environnement et le cadre de vie, mais surtout les équipes techniques dirigées par André Pirone, et le service des espaces verts drivé par Dimitri Casterman.
Une personnalité templemaroise s’est un peu éloignée de nous. C’est aussi pour le moins une figure quotidienne, très discrète, mais qui représente beaucoup dans nos consciences. C’est celle de Michel Deswarte, le curé de la paroissse durant de nombreuses années. Michel avait pris sa retraite depuis quelques temps, mais demeurait très actif au sein de l’équipe paroissiale, et aussi au sein de l’atelier mémoire. Il a fait le choix de rejoindre une institution qui accueille les prêtres les plus âgés, mais je vous signale qu’il annonce son retour dans la commune début février, pour fêter dignement ses cent ans avec ses amis !
Autres départs de l’année, nos footballeuses ! Elles, elles ne sont pas en retraite, au contraire, elles ont même franchi un fameux palier. Depuis longtemps, nous avions la fierté d’héberger dans notre petite commune une équipe de foot féminin qui montait, qui montait, jusqu’à parvenir, et se maintenir en 2e division nationale. Une équipe de 2e division nationale dans une commune de moins de 3500 habitants, je vous assure, ça ne court pas les rues ! Nous savions que pour continuer à progresser, il allait falloir qu’elles trouvent de nouveaux supports. Les choses se sont un peu précipitées, puisque le Losc s’est montré intéressé, et a souhaité les intégrer dès la saison 2015-2016 dans son projet sportif. L’équipe féminine de Templemars est donc devenu membre à part entière de la section amateur du grand club de la métropole, avec des projets et des ambitions décuplés. Les filles ne sont plus tout à fait templemaroises, les seniors en tout cas, puisqu’elles s’entraînent au domaine de Luchin et jouent leurs matchs au Stadium Nord. Mais les plus jeunes de 6 à 18 ans continuent de s’entraîner et de jouer dans notre commune.
Vous le savez, j’en ai parlé régulièrement les années précédentes, les communes sans exception doivent faire face à une diminution drastique des dotations qu’elles recevaient de l’Etat. Nous le déplorons, parce que l’État doit assumer son rôle de régulateur dans le rétablissement des équilibres, dans la lutte contre les injustices, et nous sommes nombreux à trouver que son désengagement introduit de nouvelles injustices et de nouvelles inégalités. Dans le même temps, et souvent pour les mêmes raisons, la région, le département, la métropole européenne de Lille sont moins généreux qu’ils n’ont pu l’être, et cela nous oblige à encore plus de rigueur, mais aussi à une recherche d’économies dans tous les domaines. Avec Jean-Jacques Vitel, notre adjoint aux Finances, et avec sa commission des Finances, nous recherchons au quotidien les possibilités de dépenser moins tout en maintenant un très haut niveau de services, sans toucher à notre part de fiscalité.
Et nous avons encore des projets très importants pour adapter notre commune aux décennies à venir. C’est ainsi que nous terminerons cette année la modernisation de nos ateliers, que nous lançons les études pour la construction d’un nouveau bâtiment destiné à accueillir les écoliers supplémentaires que vont amener dans les années qui viennent les nouveaux logements qui vont commencer à sortir de terre en ce début d’année. Nous lançons également l’étude de la nécessaire mise aux normes d’accessibilité aux personnes à mobilité réduite de notre hôtel de ville, ce qui va entraîner de profondes restructurations de ce bâtiment. Et je l’ai promis aux amateurs de pétanque avec Joël Laloy, adjoint chargé des travaux et Elodie Duhaut, l’élue référente des boulistes, nous entamerons cette année la restructuration du boulodrome couvert.
Vous le voyez, il y a encore du pain sur la planche. Je m’en voudrais de ne pas vous parler de quelques domaines qui nous tiennent particulièrement à cœur à Templemars :
- l’éducation, en premier lieu, avec Marianne Delemer et sa commission qui suit les affaires scolaires et périscolaires et l’éducation à la citoyenneté, avec le Conseil municipal des enfants cher au cœur de Brigitte Bauwens.
- la culture et la communication, dont s’occupe Charlotte Watel avec sa commission, épaulée par Julie Bourgeois, Valérie Demarque et Julie Cache pour la médiathèque. N’oubliez pas à ce propos, si ce n’est déjà fait, de vous abonner gratuitement à notre Newsletter, qui vous permettra recevoir régulièrement des informations municipales, complémentairement à nos autres supports de communication. Il suffit de vous connecter sur le site internet de la commune, et de vous inscrire. J’en profite pour vous indiquer que les dernières nouvelles concernant l’arrivée de notre commune dans l’ère du haut débit internet sont plutôt rassurantes. Nous travaillons maintenant avec l’opérateur Orange et nous devrions avoir des éléments concrets et une mise en œuvre très rapidement.
- l’animation que pilote avec dextérité Jean-Noël Dandre, qui s’emploie avec sa commission et l’Ocsat à vous organiser des rendez-vous festifs particulièrement appréciés : le festival Intercommunhilarités, la braderie, les concours des illuminations de Noël, des jardins fleuris, la course aux œufs de Pâques, le 13 juillet, le marché de Noël, j’en passe et des meilleurs… Jean-Noël est aussi le référent du marché hebdomadaire du vendredi que beaucoup apprécient.
- je voudrais également signaler l’initiative que prend Odile Watrelot avec sa commission des affaires sociales en direction des plus anciens d’entre nous, avec le concours d’Eollis, l’instance intercommunale avec laquelle nous travaillons sur le maintien à domicile des plus fragiles. Odile et Martine Douay mettent en place un réseau de bénévoles chargé de rendre visite aux personnes âgées qui le souhaitent, pour rompre leur isolement, pour échanger régulièrement avec elles, avec les règles de sécurité et de confidentialité qui s’imposent.
En ces temps de disette budgétaire, nous avons à cœur les uns et les autres de faire beaucoup, de faire même mieux, avec moins. C’est ce à quoi s’emploient tous ces acteurs et je crois que nous ne pouvons que nous féliciter de la qualité des activités et des rendez-vous qui vous sont proposés tout au long de l’année.
Mais je voudrais terminer cette intervention en revenant à ce par quoi je l’ai débutée. Nous vivons des moments difficiles du modèle de démocratie que nous connaissons dans notre pays. A n’en pas douter, c’est ce modèle qui a été attaqué par des intérêts qui rêvent de semer le chaos sur notre continent.
A notre dimension, dans notre commune, dont on sait que c’est le plus petit échelon de la démocratie, mais aussi souvent le plus apprécié, nous devons nous serrer les coudes, montrer notre attention au plus faible, notre souci du voisin, refuser les égoïsmes, inventer encore plus de proximité, de sécurité, de laïcité. C’est notre rempart contre la barbarie, contre les votes extrêmes, contre les individualismes, contre les nationalismes, le racisme et l’antisémitisme qui renaissent un peu partout sur notre continent. Chacun le constate, mais aujourd’hui, la solidarité, la générosité, le désintéressement, le bénévolat sont des notions qui ont perdu beaucoup de valeur.
Nous pensons nous, qu’il faut redonner du sens et du concret à ces notions et à ces trois mots qui nous ont construits et que nous avons parfois galvaudés : liberté, égalité, fraternité.
Ecoutez ces propos, qui datent de quelques années : “Pour avoir connu une Europe dévastée, je ressens ce que peuvent éprouver les peuples dispersés. Je pense qu'aucune réponse ne sera donnée à toutes ces questions, hors d'une seule : ce n'est pas en allant dans le sens de la division, du chacun pour soi, du nationalisme qui s'exacerbe facilement, de l'isolement ou de la méconnaissance que nous trouverons les voies qui seront profitables aux peuples que nous représentons. C'est dans l'unité, la communauté, l'amitié et la compréhension.” Il s’agit de la fin du discours prononcé à Bonn, dans l’Allemagne pas encore réunifiée, devant le Bundestag en janvier 1983 à l’occasion du vingtième anniversaire du Traité de l’Elysée par le président Mitterrand, mort il y a tout juste vingt ans et une semaine.
Avec le conseil municipal de Templemars, je vous propose de continuer à construire une commune plus unie, plus amicale, plus compréhensive, et de mettre en pratique ce que nous chantait Christine and the Queens, pendant le diaporama que nous vous avons proposé tout à l’heure : en 2016, soyons encore plus dans notre commune une famille !