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Le Billet Amer #50

Publié le 21 janvier 2016 par Observatoiredumensonge

   Le Billet Amer #50  

Par L’Aigre Doux

Ni Hollande, ni Sarkozy ? A l’évidence, les Français ont peu envie d’un « remake » de 2012 pour l’échéance de 2017. A droite comme à gauche, la déception transformée en défiance semble refuser le concept de deuxième chance.
Pour l’actuel Président, élu en 2012 par défaut (DSK) et par rejet (Sarkozy), son bilan négatif dans tous les domaines justifie cette sanction, seule sa légitimité de sortant pouvant l’autoriser à rester malgré tout en compétition. Pour l’ancien Président, la sentence est plus cruelle. Obligé d’en passer par la primaire, il aura face à lui deux anciens Premiers Ministres, Alain Juppé et François Fillon, tous deux indiscutables hommes d’Etat et rudes concurrents, avec qui il a fait équipe gouvernementale pendant plus de 20 ans.
La désaffection qu’il subit est plus ingrate. Nul ne peut contester le rôle essentiel de Nicolas Sarkozy dans le sauvetage du système bancaire européen, pendant l’année qui a suivi son élection marquée par la plus grave crise économique mondiale depuis le krach de 1929. Mais une partie de son électorat ne lui a pas pardonné son échec intérieur sur les engagements qu’il avait pris, notamment en matière d’économie, de sécurité et d’immigration. Des positions qui lui avaient permis d’attirer, entre autres, une grande partie des électeurs du Front National retournés vers Marine Le Pen en 2012. La posture énergique et volontariste du karcher s’est révélée aussi destructrice que les rodomontades ridicules et mensongères du « Moi, Président… »
D’une manière générale cependant, cette interminable bataille entamée depuis plus d’un an et qui va occuper l’espace public pendant une période encore plus longue, révèle une fois de plus l’inadéquation totale de notre système institutionnel et de notre classe politique aux réalités de l’époque et aux attentes du peuple.
Malgré l’ampleur des épreuves et des défis- croissance économique, chômage, terrorisme, immigration, insécurité- tous ceux qui sont chargés de les gérer ou de les relever vont continuer, dans les mois qui viennent, à consacrer toutes leurs énergies, leurs compétences, leurs déclarations ou prises de position à combattre, contredire, critiquer, déconsidérer l’autre.

Pas certain que les terroristes ou les statistiques du chômage acceptent de respecter une trêve pendant tout ce temps. Pas évident surtout que les Français y trouvent leur compte.

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Et voilà ! C’est parti… La prestation de François Hollande devant le monde de l’entreprise et du travail révèle la stratégie personnelle du candidat-président. Loin de ses préoccupations, la souffrance sociale des millions de chômeurs ne risque pas d’être allégée par des mesures qui n’ont de valeur que dans leur effet d’annonces et leur influence sur les statistiques.
D’une manière ou d’une autre en effet, le Chef de l’Etat doit se mettre en position même fictive de faire baisser le nombre de chômeurs d’ici la fin de l’année pour ne pas se trouver confronté à son engagement de n’être pas candidat si la courbe du chômage ne s’est pas inversée. Cinq cent mille contrats d’apprentissage donc qui feront sortir autant de demandeurs d’emplois de cette comptabilité dérangeante. Peu importe que ces apprentis, pour peu qu’on puisse trouver les structures de formations capables d’en absorber un si grand nombre, n’aient aucune assurance de trouver un poste à l’issue de leur formation, les entreprises n’ayant aucune vocation à embaucher sans reprise de la croissance. D’ici là, ils auront joué leur rôle d’enfumage en permettant au locataire de l’Elysée de solliciter le renouvellement de son bail et pourront retourner vers Pôle Emplois. L’accueil ironique ou caustique des commentateurs et des experts sur ce « plan d’urgence en faveur de l’emploi » sans aucun effet sur la réalité sociale du pays, démontre que plus personne n’est dupe.
L’annonce d’un imminent remaniement ministériel n’est orientée que dans un seul but : non pas redresser la France dans tous les domaines mais positionner le dispositif de campagne électorale adossé sur tous les rouages de l’Etat. Le cas Macron est significatif. Pour le plus populaire des Ministres socialistes, c’est le quitte ou double : son départ du gouvernement, écœuré par l’incapacité substantielle des socialistes à résoudre les problèmes du pays ou la prise en main sous conditions d’un grand ministère de l’Economie et des Finances qui lui permettrait d’imposer enfin les réformes essentielles mais bien tardives, rejetées par toutes les composantes de la Gauche. Hollande tranchera uniquement en fonction de son intérêt électoral.

Conforme à tous les pronostics, c’est bien une nouvelle année perdue pour la France qui s’annonce.

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L’Aigre Doux

aigre

*** Attention ce texte est une TRIBUNE LIBRE qui n’engage que son auteur ***
Et n’oubliez pas de lire : Le Billet Amer édition spéciale sur les impôts et taxes en France car c’est du délire !

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