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Le Billet Amer #51

Publié le 28 janvier 2016 par Observatoiredumensonge

   Le Billet Amer #51  

Par L’Aigre Doux

« Enfin » diront les uns et pas seulement à droite. « Enfin » diront également les autres et pas seulement à gauche.
La démission de la plus clivante ministre ayant jamais siégé dans un gouvernement de la République, justifie le bégaiement du commentaire, le même mot traduisant bien sûr des analyses antagonistes
Ce départ est plus certainement un commencement plutôt qu’une fin de parcours. Il se situe dans une stratégie arrêtée depuis plusieurs mois, exactement depuis la mise en place du gouvernement Vals et la crise des frondeurs ayant entrainé le retrait, entre autres, de Montebourg et Hamon. Le maintien de Taubira, pourtant soutien de la fronde, dans l’équipe ministérielle, s’inscrivait dans un plan concerté dont le déroulement se déploie à partir de cette sortie fracassante.
Christiane Taubira est partie quand et comme elle l’a voulu. L’indépendantiste guyanaise, engagée depuis toujours dans son combat politique qui n’a jamais varié et n’a pas grand-chose à voir avec les intérêts de la France, est désormais libre de vivre sa vraie vie. Ni Hollande, ni Vals et leur tentative à son égard de « containment », comme disent les anglo-saxons, n’ont pu contrecarrer sa manœuvre.
Ovationnée à l’Assemblée Nationale par les parlementaires de Gauche, couverte d’éloges par les tenants de l’idéologie « boboïsante » pour ses réformes sociétales aux forceps, Christiane Taubira est partie dans le bon tempo, le trouble à gauche sur le virage sécuritaire et sur le bon thème, la défense de ses « valeurs » ultra progressistes. De quoi s’attirer l’adhésion de tout le fourmillement de groupes et groupuscules, à la gauche de la gauche, dans l’attente d’une égérie capable de fédérer tout ce petit monde vent debout contre le binôme Hollande-Vals.
En traduction électorale, pas moins de 10% des suffrages, de quoi chahuter tous les pronostics de premier tour de la présidentielle, puisque l’enjeu pour gagner est d’arriver deuxième derrière Marine Le Pen afin de s’assurer, pacte républicain oblige, la victoire au second tour.
Du coup à droite, l’hypothèque Bayrou se fait moins pesante, notamment pour Nicolas Sarkozy, certain de l’avoir dans les pattes s’il gagne la primaire. Alors qu’à gauche, le syndrome Jospin redevient d’actualité, les mêmes causes, la candidature Taubira, risquant de provoquer en 2017 les mêmes effets, la défaite, qu’en 2002. Faites vos jeux…la martingale est lancée.

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« Il est plus grand mort que vivant (Henri III à propos du Duc de Guise)
En politique, c’est un cliché, on peut connaitre plusieurs morts, et comme le Phénix, renaitre de ses cendres. François Mitterrand a été le plus emblématique exemple de cette spécificité bien française, suivi de près par Jacques Chirac. Chez nous, seule la disparition physique met un terme définitif à l’activité d’un homme d’Etat et donc à sa capacité d’agir ou de nuire. Sans doute ce qu’avait bien compris le Roi de France en assassinant son rival le Duc de Guise qu’il avait convoqué pour, lui fit-on croire, le nommer Connétable.
C’est ainsi que Nicolas Sarkozy, annoncé comme moribond par les instituts de sondages, la presse et l’ensemble de la classe politique, est en train semble-t-il de retrouver une consistance à partir de la publication de son livre « La France pour la vie » qui occupe l’espace médiatique depuis quelques jours. Un mort qui bouge encore, plus grand que souhaité par ses adversaires ou ses concurrents.
Le succès de librairie annoncé démontre, s’il en était besoin, que le personnage a de la ressource, qu’il ne laisse personne indiffèrent et qu’il restera, jusqu’au bout, le redoutable combattant qu’il a toujours été.
Entre mea culpa pour les mesures annoncées qu’il n’a pas appliquées au cours de son mandat et détermination à faire, comme dirait François Fillon, fort de l’expérience de ses échecs, l’ancien Président est parti à la reconquête des esprits et des cœurs. Même les socialistes, en quête d’union nationale, trouvent des vertus à son exercice littéraire, persuadés en outre qu’il serait un adversaire plus prenable pour François Hollande en 2017.
Ses rivaux en lice pour la primaire, qui ne se faisaient sans doute pas d’illusions sur les analyses fantasmatiques des journalistes, savent que le match est désormais véritablement lancé. Reste à savoir si l’âpreté annoncée du combat ne servira pas en priorité les intérêts du camp d’en face. Sans doute l’ultime espoir pour Hollande de voir rejouer le scénario- suicide de la Droite pourtant largement majoritaire en 1981, dont avait bénéficié François Mitterrand face à Valéry Giscard d’Estaing.

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Deux mille seulement… Ils n’étaient que 2000 à manifester dans les rues de Calais, bien discrets sur leurs légitimes colères, bien propres sur eux , alors que leur ville est envahie, submergée, saccagée, déstabilisée, ruinée par l’incroyable « jungle » qui s’est installée dans leurs murs et leur pourrit la vie depuis plusieurs années.
Malgré l’outrage à la France inscrit, en termes orduriers, sur la statue du Général, seulement 2000 à défiler sagement dans les rues de leur cité. Malgré les violences et les saccages, les agressions sur les forces de l’ordre, les vols, les blocages de sites, les tentatives de passage en force par les ferrys, le tunnel ou les poids lourds, les agissements manipulatoires des « no border », ces anarchistes sans foi ni loi, ils n’étaient finalement que 2000 à manifester, bien timidement, un courroux bien contenu …
La France entière et les responsables de l’Etat en premier se soucient à minima du sort peu enviable réservé à nos compatriotes calaisiens, assiégés dans leur propre ville, dans leurs quartiers, par des groupes humains n’ayant plus rien à perdre et donc prêts à tout et au pire.
Mais où sont les coupables et les responsables d’une situation aussi intenable que nos différents dirigeants, au nom des grands principes et des bons sentiments qui les animent, ont laissé perdurer depuis une bonne décennie. Après tout, ça n’est que Calais… l’abcès est bien localisé, bien excentré et l’espoir de voir les Anglais ouvrir leurs frontières a tenu lieu, au cours de toutes ces années, de placebo commode et inefficace.
Que se passera-t-il en France quand sous l’influence irresponsable de Mme Merckel, les millions de réfugiés accueillis et régularisés en Allemagne auront vocation, Schengen oblige, à essaimer dans toute l’Europe. Qu’adviendra-t-il quand il y aura 10, 100, 1000 « jungles » disséminées sur tout le territoire national ?
Et si finalement les 2000 promeneurs paisibles de Calais, dans leur isolement pathétique, dans leur protestation embarrassée, dans le désintérêt gêné de leurs 65 millions de compatriotes et de leur gouvernement, étaient la traduction d’une résignation bien française à accepter l’inacceptable ? Alors, Cologne ne serait qu’un symptôme bénin de ce qui nous attend…

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Posture ou sincérité ? Toujours difficile de faire le partage, et notamment en politique, entre l’enfumage et le réel engagement. Sans doute une dérive, accentuée à l’extrême par la médiatisation à outrance, qui fait des candidats au pouvoir de véritables camelots cherchant à fourguer des produits qu’ils ne peuvent fournir. Certain que pour avoir les suffrages des électeurs on ne peut leur annoncer, sauf situation d’exception mais nous y sommes sans doute, « des larmes, de la sueur et du sang ». Un des vices de nos systèmes démocratiques dont on sait par ailleurs qu’ils sont les moins pires de tous ceux sévissant de par le monde.
La plupart des candidats aux responsabilités suprêmes préfèrent sans doute penser que les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent, les plus cyniques n’hésitant pas à estimer « qu’elles rendent en outre les couillons joyeux ». La campagne électorale de François Hollande en 2012 et son bilan 4 ans après son élection constituent un sommet en la matière.
Annonce est faite de la parution du livre, partiellement autocritique, de Nicolas Sarkozy sur son bilan présidentiel. François Fillon dans le sien a largement exploré les limites des insuffisances de son binôme au sommet de l’Etat entre 2007 et 2012 avec son rival de la primaire à venir à droite. Ces mea culpa tardifs interrogeront une fois de plus les électeurs sur leur degré de bonne foi et sur leurs vertus curatives. Les dramatiques carences de leurs successeurs à l’Elysée et à Matignon ne plaident pas vraiment en faveur d’un aggiornamento dans la conduite des affaires de la Nation qui inciterait les dirigeants à appliquer le programme qui les a fait élire.
De là à penser que la technostructure européenne non élue qui réglemente, pour ne pas dire contraint, l’autonomie d’action et de décision des Etats membres de l’Union interdit toute réforme de gouvernance, il n’ y a qu’un pas que les « rebellions » de plusieurs pays de l’Est alimentent.
A n’en pas douter, la prochaine méga crise mondiale sera européenne. Tous les ingrédients, intérieurs et extérieurs, sont en effet réunis pour la réalisation de cette sombre perspective.

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L’Aigre Doux

aigre

*** Attention ce texte est une TRIBUNE LIBRE qui n’engage que son auteur ***

Et n’oubliez pas de lire : Le Billet Amer édition spéciale sur les impôts et taxes en France car c’est du délire !

Pétition contre la nomination éventuelle de Madame Taubira au Conseil Constitutionnel :
https://www.change.org/p/m-le-président-de-la-république-m-le-président-de-l-assemblée-nationale-non-a-la-nomination-de-christiane-taubira-au-conseil-constitutionnel

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