Il y a toute une différence entre lire les récits des autres, leur envier leur voyage, examiner ses horaires, ses moyens financiers et plonger tête baissée dans la réalisation de ses rêves.
J’ai envisagé plusieurs possibilités comme tout vendre, mais avant de déménager ou même de partir six mois à l’aventure, je me suis permis de faire un essai, plusieurs essais. Voir combien de temps je pourrais…
Début mai 2003, donc départ vers l’ouest avec intention de visiter le nord-ouest des États-Unis et de revenir par le Canada, sans date de retour. Ce qui fut fait. Je croyais réellement partir jusqu’en septembre au moins. Au parc Yellowstone, j’ai accusé les hauteurs de mes malaises physiques, mais je réalisais surtout que j’étais loin, à sept jours de tout ce que j'ai chez nous et que je n'ai pas ailleurs. Donc, j’avais un chez nous, je devais bien l’admettre. Après Calgary, l’artiste peintre avec qui je voyageais venait d’être acceptée dans une galerie. Nous n’avions plus qu’une hâte : rentrer chez nous. Total 44 jours. Nous savions des lors que nous ne partirions jamais 365 jours.
Mais c’était l’été, il restait à nous prouver combien de temps nous pourrions être des moineaux d’hiver.
En 2008, début février, direction Georgie. Malgré les no-seums, nous avons adoré notre séjour au Blythe Island campground. Nous n’oublierons les sentiers, les marécages, l’accueil des préposés. Nous avons écourté notre séjour, tellement on avait hâte de parler à des francophones. Dès que j’en voyais arriver au poste d’accueil, je me ruais quasiment dessus pour leur souhaiter la bienvenue. Total : 58 jours
Nouvel essai en 2009 en variant un peu les campings, total 59 jours.
En 2014, nous avons carrément choisi un camping avec activités, avec Québécois, avec tout ce que nous aimons. Et pas avant mars. Nous avons tout aimé et pourtant.. total 57 jours.
Il n’a quand même pas fallu attendre dix ans avant de comprendre qu’on ne sera jamais des «snowbirds» et que nous ne partirons jamais plus de deux mois.
Être dehors, marcher dans des sentiers chez soi, sur son terrain, suivre les traces des lièvres, des dindons sauvages, espérer le cri d'une mésange. N'entendre que le vent dans les feuilles. Tout en étant à un kilomètre du village, de la civilisation, des services, ce qui rassure, je dois bien l'admettre.
Et puis, fin février, il y aura le Salon du live de l'Outaouais: quelques nouvelles à ce propos dans une dizaine de jours.