Mauvais point : La semaine fut assez riche, y compris en ce qui me concerne ; cette semaine a eu lieu la cérémonie solennelle de remise des diplômes de doctorat de l’Université de Bretagne Occidentale et votre serviteur, comme de juste, a pu y retirer son diplôme de docteur en philosophie. Il ne faudrait cependant pas s’imaginer que mon statut de philosophe me rende avide de donner mon avis sur toutes les questions de société : je me réjouis presque de ne plus co-animer « l’inventaire du mois » avec Mikaël Tygréat sur notre défunte web-radio Graou-live car, si cette émission existait encore, mon vieux camarade m’aurait immanquablement demandé mon avis sur l’actuelle crise agricole, ce qui me fait bâiller rien que d’y penser : c’est typiquement le genre de pensum qui me rappelle l’époque où on je devais faire une dissertation sur le sentiment religieux chez Pascal quand je voulais parler de Rimbaud, de Rabelais ou de Cavanna. Il n’y a pas si longtemps encore, chaque dimanche je faisais l’effort, sur ce site, de commenter TOUS les faits marquants de la semaine : j’ai fini par arrêter car, quand on a déjà commenté une ou deux grognes d’agriculteurs, on se retrouve vite à court d’inspiration, à moins d’être passionné par les questions agricoles, ce qui n’est absolument pas mon cas. Oui, je l’avoue, les problèmes agricoles, je m’en fous ! Et je n’en suis pas fier du tout ! J’en ai même plutôt honte car, oui, je sais à quel point l’agriculture est nécessaire à une société. Je n’y mets pas de la mauvaise volonté, mais je n’arrive pas à m’y intéresser et je ne suis sûrement pas le seul : à force de monter sur leurs grands chevaux et de semer la chicane pour un oui ou pour un non, les agriculteurs ont rendu leurs revendications illisibles. Mais le plus grave, c’est que leurs barrages et leurs saccages empoisonnent littéralement la vie de leurs concitoyens qui pourraient être de leur côté et ne gênent absolument pas les ministres, les capitalistes et les technocrates contre lesquels ils prétendent lutter. La FNSEA leur donne donc des mots d’ordre qui vont directement contre leurs intérêts, mais quoi d’étonnant de la part d’un « syndicat » dirigé par l’un des plus grands céréaliers du pays, patron de Lesieur et importateur de poulet brésilien ! Au fond, la FNSEA, c’est comme le MEDEF : un montage de riches qui essaient de faire croire qu’ils défendent les intérêts des pauvres – il n’y a rien de commun entre Beulin et un petit paysan, pas plus qu’entre Gattaz et un patron de PME. C’est un peu comme si le syndicat des sidérurgistes était dirigé par Mittal ou celui des enseignants par Nabila ! C’est à croire que les paysans aiment se jeter dans la gueule du loup : ne comptez donc pas sur leur grogne pour provoquer la révolution ! Je vous parie que les patrons de grandes surfaces auront juste à leur offrir un coup à boire pour les acheter. Mine de rien, j’en aurai trouvé, des choses à dire sur ce sujet qui ne m’intéresse pas, tiens !
Mauvais point (bis) : Une mienne amie dont je ne citerai pas le nom a été victime d’une injustice cette semaine ; elle a été mise à l’amende pour un accident de la route où elle n’était pas en tort, le tribunal n’ayant prêté foi qu’à la plainte déposée par la chauffarde, plainte dont mon amie n’avait même pas été informée. Elle a également assisté, non sans effarement, à la condamnation à une lourde amende d’un vieil homme sévèrement handicapé. Son crime ? Outrage à agent. Vous savez, ce délit génial où la police est à la fois juge et partie ! Décidément, à moins d’avoir un col blanc, l’expression consacrée « j’ai confiance en la justice de mon pays » ne peut que faire rire ! J’y reviendrai, mais madame Taubira est partie trop tôt… Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?
Point noir : Restons dans le domaine de l’injustice : je suis resté très lié avec une dame âgée qui fut mon professeur de Français en classe en quatrième ; cette dame a un héritage familial assez lourd à porter puisqu’elle a été prénommée « Paule » en souvenir de son cousin résistant exécuté au Mont Valérien avec tous les autres membres de son réseau. Je ne pense pas vous surprendre outre mesure en vous disant que c’est la police française qui a livré ces martyrs de la liberté aux Allemands ! Après la Libération, le policier français à qui l’on doit ce formidable acte de bravoure n’a jamais été inquiété, faute de preuves, et a même obtenu la légion d’honneur, comme tous ses collègues qui, la veille, livraient les Juifs pieds et poings lités à l’occupant et auxquels De Gaulle, le lendemain, accorda la médaille de la résistance ! C’est à se demander pourquoi Robert Ménard veut créer une milice à Béziers puisqu’il peut compter sur la police nationale pour faire toutes les dégueulasseries qu’on attend ordinairement des milices !
Point focal : Ils ont tort, à France Télés, de se commettre au jeunisme comme ils le font en ce moment ; je trouve que la télé publique doit rester ringarde, c’est sa force ! On n’a pas besoin d’une TF1 bis subventionnée par l’État ! Enfin, je dis ça, mais en fin de compte, je m’en fiche un peu : après tour, si Drucker se fait virer, il n’aura pas de soucis à se faire, n’importe quelle autre chaîne l’engagera les yeux fermés. Je n’ai jamais aimé ce qu’il fait mais je le respecte tout de même : c’est dire si je ne comprends absolument pas pourquoi il se met lui aussi à faire du one-man-show comme un vulgaire Julien Courbet. Il a besoin de payer ses impôts, on dirait !
Bon point : J’ai un goût de chiottes mais j’adore « Toujours debout », le nouveau single de Renaud. Les esprits chagrins peuvent bien déblatérer, on retrouve toute la sincérité et toute la tendresse légendaires du « chanteur énervant » dans les paroles de cette chanson. Règlement de comptes ? On a dit tellement d’horreurs sur son compte pendant son absence qu’il était on ne peut plus naturel qu’il éprouvât le besoin de remettre à leur place les sycophantes. Voix trafiquée ? C’est ce que disent les scribouillards de Closer qui se vengent comme ils peuvent après s’être sûrement reconnus, à juste titre, dans le portrait que fait Renaud des marchands de ragots ; s’il faut se mettre à prêter l’oreille à ce qui est écrit dans ce torchon ! Ces connards de paparazzi peuvent baver autant qu’ils veulent, il n’empêche que contrairement à la plupart des « pipoles » dont ils racontent la vie sans intérêt et qui sont obligés de gesticuler à qui mieux mieux pour exister, Renaud a pu se permettre de ne rien faire pendant des années sans que le public l’oublie et c’est bien à ça que l’on reconnaît une star, une vraie ! Tant pis s’il n’a plus la même pêche que pendant les années 80 : je préfèrerai toujours mille fois un Renaud fatigué à un Bénabar ou un Biolay en pleine forme ! Un point, c’est tout.