Mme G., si tous les patients étaient comme vous, ça ne serait pas drôle tous les jours !

Publié le 01 février 2016 par Galatai @Galatee

Nous sommes courant 2014.

Je suis à la cantine du centre d'hémodialyse ou je fais mes séances 3 fois par semaine.

Nous avons la chance d'avoir un vrai et bon repas servi à table dans des assiettes et non sur un plateau.

C'est agréable et très rare dans un centre de dialyse.

On m'apporte mon entrée.

Je commence à manger.

Il y a beaucoup de patients, c'est l'heure d'affluence, mais surtout, l'équipe de service parle et rigole très fort. Un peu comme si on était pas là !

Je mange tranquillement, je suis sur une grande tablée avec un Monsieur qui est en dialyse depuis peu de temps. On discute. Enfin, on essaye. Ce n'est pas facile avec tout ce brouhaha.

On parle de dialyse, un peu comme d'habitude.

Le patient m'explique à quel point la dialyse est dure à associer dans sa vie.

Ca me saoule un peu mais je l'écoute de bon coeur.

La dialyse est tellement ancrée et intégrée dans ma vie que j'ai toujours un peu de mal à faire passer des messages à un nouveau patient à qui le ciel viens de tomber sur la tête.

Je positive la dialyse, parle de mon travail que je continue à 80% et de la vie normale que je mène malgré tout depuis quasiment 20 ans que je suis en en dialyse. Il peine à me croire, mais c'est normal, il doit digérer la dialyse.

Tout d'un coup, nous sommes dérangés dans notre discussion par un agent hôtelier qui arrive en criant avec un pichet d'eau et qui le jette sur un jeune patient à la table juste devant nous.

Nous sommes éclaboussés et le patient visé est trempé. Les agents rigolent à tue-tête.

Je me lève d'un bond et je dis que ce n'est quand même pas normal qu'on assiste à ça.

Que ce genre de débordements n'a pas lieu d'être dans une salle de repas des patients.

J'ajoute, qu'on a le droit de manger tranquillement en silence et que nous ne sommes pas dans une cour de récréation.

Je me fais réprimander par l'équipe hôtelière qui me dis qu'ils ont bien le droit de rigoler, que je ne sais pas rire et que je suis aigrie.

Le patient avec qui je discute dis lui aussi que c'est anormal.

Les agents lui répondent de se mêler de ses affaires.

Je réponds du tac au tac qu'ils n'ont pas à s'adresser à des patients comme ça, qu'on a droit à du respect.

Je me rassois, et je finis de manger rapidement. Cette histoire m'a énervé.

Je m'apprête à partir et j'entends un agent crier:

Mme G. si tous les patients étaient comme vous, ça ne serait pas drôle tous les jours !