Nous sommes courant 2015. Je suis en dialyse. Je suis branchée depuis un petit moment déjà.
C'est le moment de brancher Mr X. , patient en dialyse depuis quelques semaines.
Il est situé en face de moi, nous sommes proches et j'entend tout ce qu'il se dit.
Une infirmière explique au patient le fonctionnement de l' EMLA.
C'est un médicament destiné à atténuer la douleur des ponctions.
J'écoute un peu plus attentivement et je comprends que le patient met l'EMLA le matin tôt en se levant au moment de la prise des médicaments.
Il a donc évidemment très mal lors des ponctions.
L'efficacité d'action est de 2 à 3h grand maximum. Le patient dialyse d'après-midi vers 14h.
Les soignants ont mis du temps à comprendre le problème car le patient parle et comprend très mal le français.
Les infirmiers tentent de lui faire comprendre, qu'il faut mettre l'EMLA 1 à 2h maximum avant la dialyse.
Le patient ne comprend pas, malgré la bonne volonté des soignants.
.Je pense que les infirmières finiront par jeter l'éponge, ce qui est compréhensible vu le peu de temps dont elle dispose pour faire de l'accompagnement au patient.
Il est évident que si il ne comprend pas comment mettre l'emla, il ne sait donc pas les soins à apporter à sa fistule pour la préserver du quotidien ou ce qu'il faut faire en cas d'urgence.
Je me suis dis intérieurement, quel dommage...
Si il y avait eu des séances d'éducation thérapeutique sur la Fistule-Artério-Veineuse dans notre centre de dialyse, les intervenants auraient pu analyser les freins de langages et peut-être culturels de ce patient et trouver des outils pour l'amener à comprendre les soins à apporter à sa fistule pour de meilleures dialyses.
Avec l'aide par exemple de dessins ou d'autres supports dont nous aurions pu discuter entres intervenants lors des futurs ateliers.
D'où l'importance de l'éducation thérapeutique.