Magazine Journal intime

"La mer", un texte que j'adore depuis mon adolescence, qui n'est pas de moi (posté à l'origine le 19/11/2006)

Publié le 14 février 2016 par Anaïs Valente

"C’est beau la mer. Quand on dit ça, on a tout dit. A ce stade, pour faire de la poésie, ce n’est plus le courage qui manque, c’est la bêtise. Ou alors, le talent.On peut regarder couler le temps, s’ébahir des bruits – des chansons ? – du vent, s’esbaudir des mouettes qui voient des morceaux de pain partout, se pâmer devant les dunes, les herbes folles dans les dunes, les bêtes ténébreuses dans les herbes, s’incliner sous le ciel, lourd de promesses de menaces, on peut aussi s’étonner de la profondeur insondable de son propre narcissisme. (...) Face à la mer, c’est différent de tout. Pourtant, on devrait savoir ce que c’est, la mer, depuis le temps qu’on la regarde, cette goutte d’eau plus une goutte d’eau dans l’océan. Mais on ne sait toujours pas. C’est différent, c’est tout. Impossible qu’elle vous regarde, jamais. Un tableau, oui. Une forêt, oui. La mer, non. Va savoir.Elle est si impassible, la mer. Devant elle, on se sent tout petit, comment dire, liquéfié. Vas-y, mets ta tête dans le sable, ça fait du bien et puis on dort tout de suite. Entre les dents il crisse le sable, ça évite de devoir se les brosser. (...) Si la prochaine vague touche mes baskets, je m’offre une, non trois croquettes aux crevettes. Je les mangerai avec les doigts, c’est tellement meilleur avec les doigts."

(la photo est de moi, en Baie de Somme)

"C’est beau la mer. Quand on dit ça, on a tout dit. A ce stade, pour faire de la poésie, ce n’est plus le courage qui manque, c’est la bêtise. Ou alors, le talent.On peut regarder couler le temps, s’ébahir des bruits – des chansons ? – du vent, s’esbaudir des mouettes qui voient des morceaux de pain partout, se pâmer devant les dunes, les herbes folles dans les dunes, les bêtes ténébreuses dans les herbes, s’incliner sous le ciel, lourd de promesses de menaces, on peut aussi s’étonner de la profondeur insondable de son propre narcissisme. (...) Face à la mer, c’est différent de tout. Pourtant, on devrait savoir ce que c’est, la mer, depuis le temps qu’on la regarde, cette goutte d’eau plus une goutte d’eau dans l’océan. Mais on ne sait toujours pas. C’est différent, c’est tout. Impossible qu’elle vous regarde, jamais. Un tableau, oui. Une forêt, oui. La mer, non. Va savoir.Elle est si impassible, la mer. Devant elle, on se sent tout petit, comment dire, liquéfié. Vas-y, mets ta tête dans le sable, ça fait du bien et puis on dort tout de suite. Entre les dents il crisse le sable, ça évite de devoir se les brosser. (...) Si la prochaine vague touche mes baskets, je m’offre une, non trois croquettes aux crevettes. Je les mangerai avec les doigts, c’est tellement meilleur avec les doigts."

(la photo est de moi, en Baie de Somme)


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