C'est étonnant comme on peut perdre tout simplement l'envie de lire. Tout comme de perdre l'envie de vivre. Il fut un temps immémorial où un bouquin trônait en permanence sur ma table de chevet, dans les toilettes, sur la table du salon... Et puis sont arrivées les NTIC. Aïe, c'est quoi ce truc ? Je vois déjà Patrick hurler contre les acronymes. Je vous présente les nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC, donc). En gros, des saloperies d'appareils beaucoup plus transportables qu'un Minitel. J'en vois déjà qui se gossent : wouah l'autre, il en est encore à la télématique des années 80. _J't'emmerde.
Ce qu'il s'est passé, c'est que nous avons, pour la plupart d'entre-nous, été happés par un truc nouveau, qui nous permet, après les difficultés que nous avons connues à communiquer (en gros, on allait sur le cours Mirabeau et on attendait les potes autour d'un café en guettant leur arrivée, puisque les parents avaient cadenacé le téléphone à cadran que plus personne ne connait aujourd'hui), d'avoir entre les mains des objets connectés qui nous permettaient et nous permettent de savoir qui contacter, comment, où et pourquoi. Oui, mais pourquoi ? J'avoue que je me pose la question. Oui ! J'adore envoyer des textos à ma chérie pendant la journée. On garde le contact. Oui, j'aime publier des photos sur Facebook, ou des pensées du moment qui ressemblent, au mieux, à un Almanach Vermot. Oui, j'aime savoir que je suis présent sur cette terre grâce à un pseudo talent me permettant de garder le lien avec des gens que finalement, je ne connais pas tant que ça. Je crois que j'ai perdu l'envie d'être ensemble en perdant l'envie de lire, ce qui est un paradoxe étonnant, sachant que la lecture est un acte solitaire. Mais non, j'insiste, j'ai perdu l'envie de partager en ne lisant plus.
Je suis à un moment de ma réflexion où je n'ai pas envie de dire : je coupe tout et je recommence. J'essaie juste de retrouver du sens à toute cette gabegie, qui ne correspond à rien d'autre qu'un oubli de soi, au profit d'un faux partage qui n'apporte rien de plus que de croire être social, alors que tout nous isole. Même le simple fait d'être vivant. Sinon, ça va.
Publié par les diablotintines - Une Fille - Mika - Zal - uusulu