Le Billet Amer #54

Publié le 20 février 2016 par Observatoiredumensonge

   Le Billet Amer #54  

Par L’Aigre Doux

A quoi servent les écologistes ? La pantalonnade du remaniement ministériel révèle aujourd’hui au grand public, une escroquerie intellectuelle institutionnalisée au plus haut niveau de l’Etat par l’arrivée au Gouvernement de trois représentants de cette mouvance dont aucun, c’est bizarre, n’est chargé de sauver la planète.
La personnalité des nouveaux ministres, les reniements dont ils se sont rendus coupables pour décrocher leurs portefeuilles, le désaveu de leur mouvement qui condamne leur opportunisme, ne vont pas contribuer à redorer un blason politique déjà souillé par une pratique rejetée par une large majorité de citoyens.
Comment en est-on arrivé là ? Comment a-t-on pu dénaturer à ce point une cause aussi exaltante qui aurait dû bénéficier d’un soutien populaire massif en se tenant à l’écart de la corruption du politique ? Littéralement prises en otage par une multitude de groupuscules ou de sectes flirtant avec l’anarchisme virulent, la défense et la préservation de la nature sont devenues non plus un objectif à vocation universelle, mais un moyen individuel sulfureux au service d’ambitions personnelles totalement déconnectées des nécessités de notre environnement et des périls qui le menacent. Les trois récents promus incarnent jusqu’à la caricature cette boursouflure et cette distorsion outrancières.
Responsable et coupable de cette déliquescence morale, cette Gauche en mal de suffrages qui, de tout temps, a favorisé cette surenchère, permettant à un parti qui recueille 2% des suffrages d’avoir plus de 30 députés à l’Assemblée Nationale. L’incohérence de la participation de trois de ses représentants à un gouvernement dont fait partie l’ancien Premier Ministre Jean-Marc Ayrault qu’ils ont tant combattu, disqualifie les justifications embarrassées du Président de la République.
Pas une espèce en danger ne sera sauvegardée, pas un site naturel ne sera préservé mais Cosse, Placé et Pompili sont ministres. Et c’est bien là, d’une part, l’essentiel pour la satisfaction de leurs egos dérisoires et, d’autre part, l’accessoire à ne pas négliger quand même par François Hollande pour sa réélection…

♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦

Etrange commémoration à l’Olympia avec cette reprise du concert des Eagles of Death Metal au Bataclan, interrompu en ce soir de terreur d’un vendredi 13 maudit. L’émotion, bien sûr, de tous ces rescapés toujours traumatisés par leur épreuve, invités par le groupe mais aussi l’opportunité avec le recul de témoignages et d’interrogations qui font rétrospectivement froid dans le dos.
La révélation d’une vulnérabilité extrême de notre société face aux agissements meurtriers de ces tueurs fous, la certitude qu’une telle horreur peut se reproduire n’importe quand, n’importe où, avec des conséquences aussi dramatiques, la faiblesse structurelle en amont de la prévention de ces crimes, contribuent à alimenter le climat anxiogène d’une société qui se sait désarmée face à l’ampleur du défi.
Le débat surréaliste sur la déchéance de nationalité, le peu de résultats obtenus à travers les procédures autorisées par l’état d’urgence, le refus des bonnes consciences à délimiter le périmètre du danger potentiel réel et agissant sur l’ensemble du territoire national, sont désormais des carences clairement perçues par l’ensemble des citoyens. Le crédit de la classe politique n’en sort pas grandi alors que les feux de l’actualité médiatique se concentrent sur ce remaniement bidon uniquement dédié aux petits calculs politiciens, dérisoires et affligeants au regard de la gravité de l’heure. Heureusement que la démonstration réitérée de la qualité humaine de nos héros modernes, les footballeurs professionnels, mise à nouveau en évidence par les propos gracieux de la vedette du Paris Saint Germain, Serge Aurier, est là pour faire diversion.
Les historiens des temps futurs qui se pencheront sur les causes de la déliquescence de nos civilisations disparues se demanderont avec perplexité comment les contemporains de notre époque n’ont pu percevoir les signes annonciateurs d’une telle décadence et pourquoi ils ont été incapables d’enrayer ce péril.
Maigre consolation de savoir que d’autres avant nous ont fait preuve des mêmes faiblesses, des mêmes insuffisances, des mêmes lâchetés, du même aveuglement. Avec les enseignements que l’Histoire nous transmet et dont, bien sûr, personne ne tient compte…

♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦

Faux semblant ou trompe l’œil ? La grande diplomatie, qui ne justifie son plein emploi que dans cet Orient si compliqué, est en train de perdre pied et de se pervertir au fil des jours et des développements de la situation en Syrie et dans la région.
Moscou intervient pour contrer l’Etat islamique mais surtout et avant tout pour conforter son allié Bachar El Assad en bombardant les positions de ses opposants, islamistes « modérés », alliés des Etats-Unis et de la France. La Turquie, adepte du double ou triple jeu, après avoir longtemps soutenu Daesch rejoint la coalition qui le combat mais cible exclusivement les Kurdes, ses ennemis héréditaires, seuls présents sur le terrain face aux fous d’Allah. L’Arabie saoudite prépare une offensive terrestre pour éradiquer les terroristes islamistes mais vise en réalité les alliés chiites de l’Iran. Les Russes et les Turcs montent en pression et menacent d’en découdre. Obama fait le grand écart entre l’alliée traditionnelle, l’Arabie Saoudite, son nouveau partenaire l’Iran, celui de l’Otan, la Turquie et, comme au bon vieux temps de la guerre froide, son adversaire privilégiée la Russie. Pendant qu’en Lybie, en Irak, en Afghanistan, au Yémen, au Liban et dans quelques pays africains, les islamistes profitent du chaos généralisé pour renforcer leurs positions. Et ça, c’est la version soft, simplifiée à l’extrême.
Un fort rappel des périodes pleines des bruits de bottes qui ont précédé les deux grandes guerres mondiales, chaque degré dans l’escalade suscitant un enchainement d’événements échappant à tout contrôle. Personne ne veut la guerre mais tous y vont, poussés par une fatalité inexorable, sur fond de crise économique et financière menaçant l’ensemble de la planète, contexte des plus propices aux grandes déflagrations.
L’émergence du phénomène islamiste, la perte de leadership américain, le grand retour de la Russie, le risque de désagrégation de l’Union Européenne sapent un équilibre mondial qui, tant bien que mal, assurait une stabilité fragile. Rien ne permet aujourd’hui de discerner le nouvel ordre qui émergera, in fine, de tous ces désordres.
L’Aigre Doux

*** Attention ce texte est une TRIBUNE LIBRE qui n’engage que son auteur ***

Et n’oubliez pas de lire : Le Billet Amer édition spéciale sur les impôts et taxes en France car c’est du délire !

A lire absolument : Un remaniement bidon !

   SUIVEZ ! PARTAGEZ !   

Recevez gratuitement par mail les articles publiés chaque semaine avec

La Semaine du MENSONGE