Cécile A. Holdban | Xénie

Publié le 21 février 2016 par Angèle Paoli

XÉNIE ans la nuit parfois nos mains tremblent et tâtonnentCécile A. Holdban, " Poèmes "
sans jamais saisir qui nous sommes
tournent et tournent nos corps
dans les fils de nos cheveux
chrysalides suspendues
au néant.
Je suis l'homme qui court et la femme
qui plonge sous la glace.
Quand je me suis dévêtue
nue devant toi, mon amour, qui voyais-tu ?
Je ne sais habiter mon seul visage
ni porter un seul corps
le vent qui court dans mes membres
a quatre horizons.
Les mains vont à rebours du cœur :
méfie-toi, mon amour
de la longue route
où tu disparais
un rideau rouge sang sépare
la nuit
du jour où tu renais.
in Revue Nunc n° 38, février 2016, Éditions de Corlevour, page 110.