Jerome Rothenberg | Conversations en maya

Publié le 24 février 2016 par Angèle Paoli

CONVERSATIONS EN MAYA J e vais t'apporter quelque chose,Jerome Rothenberg,
j'ai envie de parler le maya comme ceci.
Quand j'aurai fini, je traduirai en espagnol
et en anglais.
Pour faire tout cela, tu dois écrire chaque vers sur le papier,
exactement comme je suis en train de te le dire.
Je vais parler avec toi de choses qui sont grandes.
Je vais parler avec toi de choses qui sont petites.
Il y a des choses étranges ;
il y a des choses normales.
Peut-être est-il possible de mettre une petite histoire sur le papier comme ceci,
voilà qui est bien.
Ou s'il n'est pas possible d'extraire une petite histoire, voilà qui est bien aussi.
Ainsi en sera-t-il.
Peut-être devras-tu écrire vingt pages pour une seule chose ;
il te faudra le faire.
Et de même, si tu dois écrire une seule page sur quelque chose,
je te l'apporterai aussi.
Je veux t'apporter beaucoup de choses en maya.
J'ai envie de voir comment sortent les mots.
J'ai envie d'apprendre comment fonctionnent les mots.
J'ai envie de comprendre comment on les envoie partout dans le monde.
Secouer la citrouille, poésies traditionnelles des Indiens d'Amérique du Nord ( Shaking the Pumpkin, Traditional Poetry of the Indian North Americas, première édition en 1972 par Doubleday Anchor. Réédition en 2014 par SHP Archive Editions), Presses Universitaires de Rouen et du Havre (PURH), Collection " To ", 2015, page 188. Traduit de l'anglais (États-Unis) par Anne Talvaz, avec la collaboration de Christophe Lamiot Enos.