Ça vous arrive parfois d’imaginer une recette, en long et en large, de haut en bas, de saliver rien qu’en y pensant, puis de la réaliser et d’être déçue, mais déçuuuuuuuue.
Moi oui.
Ooooh, je vous entends ricaner d’ici, petits coquins : « Anaïïïïïsssssss, cuisiner, ah ah ah (rire gras) ».
Ben oui, de temps en temps j’ai des idées. Enfin, on m’en donne.
L’autre jour, je repère dans un supermarché un bocal de coeurs d’artichauts aux herbes. J’adore les artichauts. Sur une pizza quatre saisons, pleine de fromage, tomate, jambon et champignon, les artichauts sont la cerise sur le gâteau, ze cherry on ze cake qu’on dit quand on est moderne.
Alors je prends le bocal d’artichauts, sans savoir ce que j’en ferai exactement. Mais il me le faut. Il est à moi. J’émets un vague « keskejevaiscuisineravecça » signifiant « dans quoi vais-je pouvoir jeter le contenu de ce bocal, pour ensuite prononcer un puissant abracadabra et récolter un divin et succulent petit plat ». Moustique me suggère les pâtes à la crème, aux coeurs d’artichauts et au jambon de parme, que son mari chéri lui a justement préparées la veille : orgasmiquement gustatif, ou plutôt gustativement orgasmique.
J’en bave de plaisir. J’achète de la crème utra light et du jambon pas de Parme mais tout comme.
Et je rentre chez moi, préparer mes pâtes, des tagliatelles, car la crème, les coeurs d’artichauts et le jambon de presque Parme ne vont qu’avec des tagliatelles, n’est-ce pas ?
Je prépare ma recette, une recette réalisable pour la pro en cuisine que je suis : cuire les pâtes, ajouter les autres ingrédients, mélanger, manger. Yessss.
Je m’installe ensuite devant un chouette DVD, prête à me régaler.
(Là, je vous sens espérer une bourde genre sucre à la place du sel dans l’eau de cuisson, pâtes trop cuites, artichauts velus ou crème aigre, avouez-le, va).
Que nenni. Tout est parfait. Je goûte les pâtes. Parfaitement cuites. Al dente. Le jambon de parme, bien découpé, bien mélangé aux autres ingrédients. La crème, un peu trop light, limite insipide, mais pas mal. Les artichauts. Aaaaaaaaaaaah. Voilà le problème.
Sont pas bons. Enfin, pas ceux-là particulièrement, mais les artichauts c’est pas bon. Pas bon du tout. Du moins dans des pâtes à la crème et au jambon quasi de Parme. Mais pas bon. Ce goût d’artichaut gâche tout le plat. En plus j’en ai mis une quantité monstrueuse, de ces artichauts. Et comme certains se sont désagrégés, je les confonds avec les tagliatelles. Beurk beurk beurk.
Je finis par manger d’abord tous les artichauts, pour m’en débarrasser au plus vite et me régaler ensuite de mes pâtes au jambon pas tout à fait de Parme.
Morale de l’histoire : les artichauts, uniquement sur les pizzas. Quoi se le dise.
Seconde morale : moi, cuisiner ? JA-MAIS.
Ma bonne Dame !
(PS : chais pas pourquoi, j'écris toujours artichaud au lieu de artichaut... ça vous laisse imaginer les corrections que j'ai dû faire, car Word, il était pas content du tout du tout).
Un dessin de Titoun en cherry on ze cake.