Magazine Bd & dessins

Prologue et gueule de bois...

Publié le 13 juin 2008 par Demauritius
Bonjour !
Aujourd'hui je poste mon travail sur
LTD : d'abord la suite du scénario avec le prologue et la scène 2, dans laquelle le Tueur a la gueule de bois...

« N’avez-vous jamais lu de livre dont l’histoire vous est si évocatrice que ses successives relectures vous donnent toujours autant de… sensations ? De tous les livres dont j’ai la garde celui-ci est le seul que j’apprécie de feuilleter lorsque ma tâche devient trop pesante… »

Les pages d’un livre de bonne taille se détachent sur un fond irréel. Une main squelettique tourne les pages dont les illustrations racontent l’histoire d’un homme, unique parmi les mortels.

« Premier né, il sera le dernier vivant. » Il s’agit du livre de « La saga du Tueur de Dragon ».

« Comme la mienne, sa tâche est la fin. La fin de toutes choses, des hommes mortels pour moi, d’autres créatures pour lui. C’est pourquoi je me plais tant à suivre son existence… »

La silhouette au-dessus du pupitre se détache au sommet d’une colline herbeuse, battue par les vents. En contrebas, des arbres clairsemés laissent entrevoir une route ancienne dont les vestiges sinuent entre les arbres centenaires. Parmi les ombres changeantes des feuillages, une ombre plus épaisse se fraie un chemin, juchée sur un étalon à la robe de nuit. Sous les frondaisons, un mouvement, un éclat de lumière sur le fait d’un ancien casque de guerre au métal patiné par les siècles, et un regard, perçant, dissimulé dans l’ombre du casque, se pose sur la colline où rien n’est visible que les herbes couchées par le vent.

«  Il est encore ici ! Ne comprendra-t-il donc jamais que je ne suis pas destiné à sa faux ? Sa curiosité malsaine m’accompagne dans chaque voyage : je ne suis jamais seul, comme si les souvenirs ne suffisaient pas à me tourmenter… »

Le regard se détourne de la colline sur laquelle reste la silhouette à son pupitre, impassible. Malgré la figure osseuse où aucune expression ne se discerne, un éclat bleu dans le fond des orbites caverneuses reflète l’intérêt de la silhouette pour le cavalier.

« Il est toujours défiant à mon égard, me reprochant mon intérêt légitime, il dissimule sa peur irraisonnable de l’inéluctable…

J’aime ça… »


D'abord, j'ai voulu travailler de manière très structurée avec un plan et tout ça... Mais je me suis vite aperçu que je n'y arriverais pas. Je me suis donc mis à écrire ce qui me passait par la tête et je dois avouer que ça marche bien. En fait le choix des mots et la description des atmosphères font naître en moi les images que j'ai du mal à évoquer de prime abord. Comme le prologue, avec la Mort sur sa colline, devant son pupitre de lecture. Cette première séquence est plutôt difficile à imaginer, j'avais besoin d'une image d'ensemble pour mieux la concevoir. Bientôt le story-board !
Il y a aussi le jeu des personnages et je me demande si je fais bien d'introduire la mort comme narrateur, parce que je me confond un peu avec, vu que c'est moi qui écrit. En commençant d'entrée de jeu par comparer la vie du héros à un livre à l'histoire prenante, est-ce que je ne me tire pas un peu dans les pattes ? De toute façon il y aura une typo spéciale pour la Mort, comme ça on saura toujours qui raconte l'histoire, même si ça m'oblige, d'une part à imaginer des commentaires plus personnalisés que "quelques heures plus tard", et d'autre part ça m'oblige à faire la typo à la main : c'est galère, ça prend du temps, ça va me bouffer du papier calque mais j'aime bien la calligraphie, alors...
Voilà, sinon j'ai aussi écrit sur la scéne 2, dans laquelle le Tueur interroge le prisonnier Nain.

L’aube suivante est douloureuse pour les hommes qui ont passés la nuit à boire. Le Tueur de Dragon n’est pas épargné par la gueule de bois, mais ce qui le contrarie le plus est l’enchaînement des évènements, la nuit dernière, qui le conduit aujourd’hui à assumer un nouveau rôle. Alors que tous les hommes qu’ils croisent évitent de lever la tête pour préserver leur dignité, la haute silhouette du Tueur de Dragon s’avance jusqu’à la porte Sud du village, faisant tourner les robes des femmes sur son passage. Les portes sont à nouveau ouvertes et le préposé somnole dans l’ombre de la palissade. Cette fois le Tueur n’est pas interrompu et détache la corde par laquelle est suspendue la cage grinçante. Lorsqu’il ouvre la cage, aucun mouvement ne trahit l’éveil de la silhouette pathétique recroquevillée sur un lit de paille rance. Mais quand le Tueur passe la tête par l’ouverture pour mieux distinguer le prisonnier, celui-ci se jette sur son geôlier avec un cri de guerre. Projeté hors de la cage, le Tueur tombe à la renverse en empoignant toutefois fermement le prisonnier. Il parle alors dans un dialecte inintelligible, le langage des Nains :

- Oh là ! Tout doux mon gars ! Si tu fais des histoires je t’y remet !

La silhouette juchée sur l’abdomen du Tueur se fige alors, entendant depuis des jours un langage familier. Les deux adversaires échangent un regard qui ne tarde pas à se voiler de larmes pour le Nain. Se relevant, le Tueur s’adresse au Nain, qui paraît choquer :

- Tu peux marcher jusqu’à la taverne ?

Dirigeant le prisonnier en le tenant par les épaules, le Tueur chemine jusqu’à la taverne sous les regards médusés des villageois.

Une fois dans la taverne, le Tueur fait asseoir le Nain à une table et demande au tenancier d’apporter de quoi manger et boire. Devant le regard dédaigneux et renâclant du tavernier celui du Tueur se durçit mais une voix interromps le face-à-face :

- Tu peux faire ce qu’il te dit, Marenge, je m’en porte garant…

Brégueaudiot viens de faire son entrée et s’approche du Tueur en gardant le Nain dans son champ de vision :

- Vous croyez pouvoir le faire parler mieux que nous ?

- Je ne sais pas… A l’adresse de la silhouette prostrée : qu’en pense-tu ?

Les yeux du Nain se fixent sur le plateau que le tavernier apporte de mauvaise grâce. Le Tueur s’installe à la table alors que Brégueaudiot reste au comptoir.

Sans se faire prier le prisonnier se jette sur la nourriture sous le regard rieur du Tueur :

- Voilà bien la voracité des Nains dont je me souviens !

Après que la faim du Nain ait été calmée, le Tueur tente une première approche :

- Tu es bien jeune pour te promener à la surface, mon ami, je parie que tu n’as même pas atteins ta majorité !

Le jeune Nain jette à l’homme un regard étonné et apeuré, il ne comprend pas ce qui se passe. Le Tueur continue :

- Tu es dans de sales draps, les gens de ce village t’accusent de crimes peu ordinaires pour un Nain, surtout de ton âge…

Le Nain se tourne vers le chef du village accoudé au comptoir et lui jette un regard plein de colère rentrée, puis il se tourne vers le Tueur, relevant la tête avec un air de mépris.

- Si tu ne me parles pas, je ne pourrais pas t’aider. Je connais bien ton peuple et j’ai déjà eu l’honneur de visiter Dvergaheim, votre demeure souterraine. Tu n’es pas obligé de me faire confiance, mais je suis ta seule chance.

Le jeune Nain reporte son attention sur le tonnelet de bière qui siège à ses côtés et ignore le Tueur. Celui-ci finit par se lever pour rejoindre Brégueaudiot.

- Je vous l’avais dit que ça ne servait à rien. Il n’a rien à dire parce qu’il est coupable…

A ce moment une silhouette entre dans la taverne. De petite taille, le nouveau venu porte un casque à larges bajoues et des bottes ferrées typiques de son peuple. Sa hache de marche finit de préciser son origine.

- Un coupable qui ne parle pas, comme c’est commode !

- Maître Narguar, votre aide me serait précieuse pour faire parler ce jeune Nain.

- Soyez sûr que la vérité m’importe autant qu’à vous, Chevalier d’Alpégion ! Mais je ne peux pas en dire autant pour vous, ajoute le Nain en faisant face au chef du village.

- Nous n’allons pas reprendre cette querelle, Maître Nain, s’écrie Brégueaudiot, nous en avons déjà parlé hier soir, ce qui compte pour notre village c’est que justice soit faites pour nos disparus.

- Bien, dans ces conditions, je peux faire un effort, je suppose, annonce le Nain avant de se tourner vers le jeune Nain assis sur son banc. Jeune Nain, Je suis Narguar, maître de la Pierre de la tribu d’Urgouz. Je suis venu ici afin de rencontrer le chef de ta tribu qui ne donne plus signe de vie depuis plusieurs cycles maintenant. Je me suis arrêté dans ce village hier après t’avoir vu dans ta cage. L’irruption du Tueur de Dragon, respecté à la fois par les hommes et les Nains, m’a évité de devoir intervenir physiquement pour t’en sortir. A présent j’aimerais entendre ce que tu as à dire…

LTD synopsis
Dans cette scène il y a 2 nouveaux personnages : deux Nains fort dissemblable. L'un est un Maître de la Pierre, un artisan respecté et mature alors que l'autre est un jeune Nain adolescent soupçonné de meurtre. Autant dire que le contraste est violent. Ces deux personnages sont centraux dans l'histoire et posent le propos sur les Nains et leur culture qui sera approfondi tout au long de l'histoire. Dans cette scène on reste dans le vif du sujet, mais pour introduire tous les éléments de l'intrigue avec un maximum d'intérêt, cette scène se mêle à un flash-back qui sera la scène de la veillée à la taverne, qui expliquera comment le Tueur se retrouve impliqué dans cette histoire. Il y a encore quelques personnages à introduire avant le début de l'action proprement dites, mais je pense que ça prend forme et que la première partie devrait compter dans les 20 planches, jusqu'à l'arrivée à la Mine des Nains.
J'ai aussi commencer à croquer les Nains, histoire de fixer en gros les proportions de leur corps et les différences entre les deux Nains.

Prologue et gueule de bois...
Le Tueur de Dragons
Le Tueur de Dragons
Le jeune Nain est plutôt pitoyable. Sa barbe de quelques jours montre la disproportion entre le nez et la bouche mais je n'aurais pas dû le faire de face, c'est vraiment pas flatteur ! Son expression d'incrédulité est assez réussie mais je pense qu'il sera plus inerte, plus prostré que ça. Le physique des Nains est costaud, avec un corps en tonneau et des jambes aussi longues que les bras. Ce qui fait que leur abdomen apparaît plus grand. Quant à la barbe, les jeunes n'en portent pas : vous verrez donc un Nain qui se rase !!!
L'autre Nain, plus vieux et plus "Nain", a une barbe bien fourni avec une grosse moustache. Etant Maître de la Pierre, sa livrée sera très luxueuse, presque fastueuse, ce qui finira par intriguer... Ce premier portrait présente un casque à l'aspect peu recherché et pouvant faire penser au Gimli du cinéma, mais ce n'est qu'une ébauche et avec la précision du personnage dans l'histoire viendra un équipement plus travailler.
Voilà, c'est tout pour le moment, il y a encore beaucoup à faire mais je me plonge chaque jour un peu plus dans cet univers en émergence et j'espère avoir tout préparé pour le mois de juillet !

Retour à La Une de Logo Paperblog

Magazines