Après la visite de Versailles, nous nous sommes dirigés vers la capitale où nous devions manger et dormir le jeudi soir.
Embouteillages parisiens à faire visiter aux élèves, ça fait partie intégrante de Paris. Arrivée à la cafétéria. A chaque fois je regarde la tête des clients "normaux" qui voient arriver, d'un
coup ou par vagues successives, notre troupe de 80 gamins en ébullition... c'est très drôle et je me mets à leur place : tu viens pour passer une soirée tranquille et paf, c'est foutu parce que,
évidemment, on ne peut pas contrôler leurs performances vocales quand ils sont à table... Donc, on les fait passer tous pour qu'ils prennent leur plateau et qu'ils aillent s'installer le plus vite
possible... Il faut, de la part de ceux qui nous accueillent, un certain sens de l'organisation. Et de notre part aussi. Deux choix : soit on sépare en 2 ou 3 le groupe des profs qui vont manger
l'un après l'autre. Soit on a envie de décompresser et on décide de manger tous ensemble, après la marmaille. On a choisi la 2e solution mais, c'était pas le bon choix, pas du tout. Ben non, parce
que lorsque nous avons commencé à manger, les élèves qui avaient été servis en premier avaient déjà terminé et se demandaient quoi faire comme
connerie.
Ils ont donc commencé à errer comme des âmes en peine dans la cafétéria, cherchant à sortir pour faire je ne sais quoi; mais pas question de les laisser dans les rues de Paris comme ça,
donc, on les a bloqués à l'intérieur. Là, nous avons assisté à un spectacle que je ne comprendrai jamais : des groupes entiers d'élèves qui entrent dans les toilettes, en sortent, y retournent et
ce aussi longtemps qu'on reste là. Naturellement, puisque ça nous intrigue, on va vérifier que ça ne sent pas la clope ou autre chose mais non... alors, soit ils sont malins, soit on est très naïfs
mais franchement je me demande quel est l'intérêt de zoner ainsi dans les toilettes... Y'a quand même mieux comme lieu de causerie mais bon... je ne suis pas une ado, je n'ai pas mes hormones en
folie donc, je ne peux sans doute pas comprendre.
Au bout de quelques minutes, lassés par ce petit manège, nous avons avalé notre repas en 4e vitesse et nous sommes sortis avec nos ouailles. Direction l'hôtel... Mais, là encore surpriiiise. On
avait demandé à ce que les élèves soient répartis sur 2 étages. Que les profs puissent s'installer aux points stratégiques pur assurer une surveillance efficace. C'est raté. Ils nous ont dispatchés
sur 4 étages. Les profs au 6e et 3e sachant qu'il y a des élèves aux 4e et 5e sans surveillance réelle... Super ! En plus, drames en entrant : on découvre que finalement ils seront dans des
chambres de 3 alors qu'on leur avait promis des chambres de 4. Catastrophe ! On arrange les choses au mieux. Faut faire vite, y'a "Prison break" à la télé et certains sont accro.
Après quelques minutes, chacun s'est trouvé un lit. Cool. 4 de mes collègues se retrouvent au 6e étage. Moi, je suis au 3e avec l'autre collègue, prof de français aussi. On entre dans notre
chambre. On se repose quelques instants sachant que dans les premières minutes on est obligés de ne pas être trop regardant sur les allées et venues des élèves qui ont toujours oublié quelque chose
dans la chambre d'untel ou d'untl. On sait pas comment ça se fait mais ça se fait. Vers 23h, on décide d'aller faire un petit tour dans les couloirs... Ma collègue tente d'ouvrir la porte de notre
chambre... en vain. Après avoir vérifié que le verrou n'avait pas été mis par erreur, on constate qu'on est en train de vivre en live un épisode de "prison break". Ca tombe bien, c'est
d'actualité... Gloups !
Premier réflexe, j'appelle l'autre collègue qui est au 6e étage. Pratiques les téléphone portables, hein ? Ben oui...quand ils sont allumés !!!Évidemment, la blonde que je suis n'a pas pris les
numéros des autres... Bon, cool, zen... on ne panique pas. Et puis, d'abord, on a des pitchs pour tenir jusqu'au lendemain. Il m'en reste 6... l'eau, y'en a dans la salle de bain donc, ça devrait
aller. En revanche, s'il y a le feu... Rapide coup d'oeil par la fenêtre :3e étage au dessus de la voie ferrée. Mouais, pas top.
Idée de génie : appeler la réception !!! Ma collègue appelle, ça répond mais le type a l'air incrédule. Quoi ? Ca n'arriverait qu'à nous ? Quand même pas... Au bout de quelques (longues) minutes,
quelqu'un arrive. Il tente d'ouvrir avec le code, ça marche pas. Au moins, il nous croit maintenant ! Il ouvre avec sa clef. Il est mort de rire... On se demande pourquoi. On lui dit de réessayer.
On ferme, boum, ça rebloque... Chouette ! Un autre essai, ça marche... Il repart nous laissant avec cette angoissante question : peut-on prendre le risque de fermer ?On décide de mettre une chaise
pour coincer la porte mais... après quelques minutes, on se dit que si par hasard on s'endort, tout peut nous arriver, deux belles blondes seules, abandonnées dans une chambre d'hôtel. On
imagine déjà le scénario sordide (oui, ben vu comment c'était parti, on était en droit d'avoir des doutes, non ?). Par conséquent, on ferme quand même cette foutue porte en décidant de vérifier de
temps en temps qu'elle s'ouvre encore...
Alors, vous allez me dire qu'avec toutes ces péripéties j'ai laissé quelque chose de côté, non ? Eh oui ! Les élèves !!! En gros, pendant tout le temps qu'on jouait à "prison break", eux c'était
"vive la liberté !". Ils ont dû se demander si c'était un miracle... mais ils n'ont pas su ce qui nous arrivait, heureusement.
Ensuite, nuit "normale" dans un voyage scolaire : portes qui s'ouvrent, élèvs en pyjama au milieu des couloirs, réunions dans les chambres des uns, des autres, de uns et des autres... Profs qui
jouent les ninjas dans les couloirs, regards effarés de nous voir zoner partout comme ça même à 3h du mat'. La routine quoi...
==> bientôt :Paris