Tal Nitzán | [La vérité et moi nous sommes colocataires]

Publié le 08 mars 2016 par Angèle Paoli

[LA VÉRITÉ ET MOI SOMMES COLOCATAIRES] L a vérité et moi nous sommes colocataires. Tal Nitzán,
Du fait que j'ai emménagé avant elle
ma chambre est plus grande que la sienne. Du fait
que je dors tard et qu'elle se réveille tôt
nous partageons chaque jour seulement
huit heures, la moitié d'entre elles
est obscurité, l'autre, lumière.
Certains matins elle
est impatiente de me réveiller, hésite au coin de ma chambre
tandis que vertigineusement je tombe de rêve
en rêve en rêve, et sa petite
main, serrée pour toquer,
projette sur ma porte
l'ombre tremblante
d'un oiseau noir.
Look at the Same Cloud Twice, Keshev, 2012 (Hebrew University Dolitzky Prize, 2013) ; Deux fois le même nuage, Al Manar, Collection Poésie, 2016, page 42. Traduit de l'anglais par Alain Gorius en collaboration avec l'auteure, et de l'hébreu par Denise Boucher et Marlena Braester. Avant-dire d'Yvon Le Men. Gravures d'Albert Woda.