L’abbaye Notre Dame de Jouarre est une abbaye bénédictine située sur la commune de Jouarre, dans le département de Seine-et-Marne, en Ile-de-France.
Elle est encore habitée par une communauté de moniales bénédictines.
Le monastère de Jouarre a été fondé au VIIe siècle par Adon, à l’inspiration du moine irlandais Colomban.
Il est rapidement doublé d’un groupe de moniales dont la responsabilité est confiée à Sainte Telchide,
première abbesse (+667).
Portail de l’église abbatiale
Sur le côté nord du transept, une importante rose s’élève au dessus du portail
Au IXe siècle, l’église abbatiale s’étendait à l’est de la tour romane, à l’emplacement de l’église actuelle
construite au XIXe siècle.
Chœur en abside de l’église abbatiale
Entre le XIIe et le XIVe siècle, les abbesses de Jouarre contribuent au grand rayonnement du monastère.
Au XVIe siècle, trois abbesses de Bourbon marquent l’histoire de l’abbaye.
Au siècle suivant, Jeanne de Lorraine dirige le monastère qui accueille alors cent vingt moniales.
Bientôt la Fronde et les armées de Charles Quint obligent la communauté à plusieurs exils.
Au XVIIIe siècle, Catherine de Montmorin, abbesse pendant cinquante quatre ans, fait construire les grands
bâtiments qui subsistent encore.
A la Révolution, l’abbaye est disloquée. Les bâtiments sont vendus tandis que vingt cinq religieuses, restées
dans le bourg, attendent en secret la restauration.
En 1837 la vie monastique renaît s’accompagnant du rachat progressif de l’ensemble des bâtiments.
Bâtiment de l’abbaye traversé par la rue Montmorin
Entrée menant à l’église abbatiale ainsi qu’à la tour romane
La tour romane
La tour romane est sans doute le monument qui résume le mieux l’histoire de Jouarre.
Edifiée à la fin du XIe siècle sur des ruines carolingiennes, elle était le clocher de l’église abbatiale.
Incendiée par les partisans anglais pendant la guerre de Cent ans, la tour n’offrait au regard que des pans de
murs calcinés, les planchers en bois ayant été détruits. Des pierres rougies permettent encore aujourd’hui de
constater la violence de l’incendie. A la fin du XVe siècle, une flèche est construite. Son sommet est surmonté
d’une boule de métal dans laquelle sont enchâssées des reliques, dans la pensée de protéger l’édifice des
calamités.
Au XVIe siècle, sous l’impulsion des abbesses Madeleine d’Orléans et Jeanne de Lorraine, la tour est restaurée.
Les armoiries de Madeleine d’Orléans sont sculptées aux clefs de voûte dans la salle du deuxième étage.
Sur le blason, supporté par deux lions, on distingue trois fleurs de lys qui rappellent que l’abbesse était
demi-soeur du roi François 1er.
A la Révolution, la tour est transformée en habitation, annexe d’une forge.
Au XIXe siècle, la tour, en mauvais état a perdu sa flèche. Pour la sauver, on décide alors de la réduire d’un étage, ceci explique sa silhouette massive aujourd’hui.
La tour offrant un panorama impressionnant sur la vallée servit enfin de poste d’observation et de réglage
d’artillerie pendant la bataille de la Marne, en septembre 1914. Bombardée en 1914 et 1940, foudroyée en 1951, ses vestiges furent sauvés par l’association « Les amis de l’Abbaye ».
La communauté des sœurs bénédictines vit selon la règle de Saint Benoit :
« ORA & LABORA »
Les soeurs partagent leurs journées entre les temps de prière et la fabrication de crèches et de statuettes en céramique, émaux plein feu terre cuite peinte et émaillée.