Après son divorce, Thibault (son prénom a été modifié), 51 ans, s’est vu refuser la garde partagée de son fils de deux ans, en raison de son diabète. Pour le juge aux Affaires familiales du tribunal de grande instance de Niort (Deux-Sèvres), la maladie du père ferait courir « des risques dramatiques » à son enfant, évoquant notamment le danger d’un évanouissement au volant.
Méconnaissance totale de la maladie
Le diabète peut, en effet, causer des malaises, aussi appelés comas diabétiques, créés par une
Le père réclamait la garde de son fils du jeudi au samedi, mais le juge a tranché, Thibault ne pourra le voir que le mercredi après-midi et un samedi sur deux et il ne pourra pas l’héberger. Le juge estime qu’il serait « totalement inconscient et irresponsable » de se voiler la face devant les risques que présenterait pour le petit garçon un coma de son père.
L’AFD est formelle, le diabète ne peut en aucun cas être le motif d’un refus des droits de Thibault. Choquée, l’AFD propose, sur le ton de la dérision, que « le diabète soit considéré comme une infraction à la loi, que les diabétiques soient privés de tous leurs droits et sévèrement punis ».
3 millions de diabétiques en France
Le père a fait appel de la décision du juge. Il en souligne les nombreuses contradictions. Thibault ne voit pas pourquoi sa maladie affecterait « la nature de sa relation intime avec son fils ». Il ne comprend pas non plus pourquoi le juge parle de danger au volant et l’oblige à faire des allers-retours pour voir son fils.
La recrudescence des attitudes discriminatoires vis-à-vis de certains malades inquiète. En 2006, une aide-soignante travaillant depuis plus
de trois ans dans un hôpital de Rennes s’était vue refuser la titularisation à cause de son diabète, jugée inapte à exercer son métier. Il y a 3 millions de diabétiques et 15 millions de
malades chroniques en France. L’AFD craint que le jugement ne fasse jurisprudence.
Edition France Soir du vendredi 13 juin 2008 n°19822 page 7
Source.
De là à ce qu'on retire la garde aux sidéens, épileptiques, sourds, mal-voyants, il n'y a maintenant qu'un pas...
On n'arrête pas le progrès... Bravo!