Le message est clair : C'est non. Les Hollandais, les Français, les Irlandais, soient 84 millions d'Européens, se sont prononcés sans équivoque contre le Traité de Constitution Européenne, pour les deux premiers pays, et contre le Traité de Lisbonne, pour le troisième.
Imaginez, un midi, vous voulez manger du poulet, mais vous êtes une famille de 6, alors vous posez la question à votre famille : "Levez la main, ceux qui veulent manger du poulet". Seules deux mains se lèvent, celles du papa et de la maman. Parce que les enfants, eux, ils veulent manger des nuggets de poisson (si, si, ça existe). Alors vous prenez la parole, vous le papa, vous expliquez aux enfants que le poulet c'est très bon pour la santé, qu'il faut en manger, qu'ils vous remercieront plus tard, et la maman se lève pour aller cuisiner... du poulet !
Voilà, c'est exactement ce qu'ont fait, et ce que continuent de faire, les dirigeants des pays membres de l'Union Européenne, en affirmant après chaque vote négatif qu'il faut continuer la démarche de ratification du traité, parce qu'il est nécessaire pour l'Europe.
Quand bien même 500 millions d'Européens auraient voté contre, nous aurions 27 individus (faites le pourcentage) qui imposeraient à 500 millions d'individus, un traité contre lequel ils se seraient pourtant massivement prononcés.
Belle démocratie que celle de cette Europe qu'on veut nous faire rentrer dans le cul, puisqu'on ne veut pas l'avaler par la bouche.
Mais ça ne marchera pas, messieurs : nous ne voulons pas de votre Europe de banquiers et d'assureurs, l'Europe de Total et des actionnaires, nous ne voulons pas de vos rollex, de vos magouilles, nous ne voulons pas d'une Europe dans laquelle nous n'avons ni travail, ni avenir, ni plaisir. Nous ne voulons pas d'une Europe dans laquelle on ne peut plus fumer, boire, baiser, rouler vite, alors que vous, messieurs, vous le faites tous les jours, impunément.
Nous ne voulons pas manger de poulet, nous voulons des nuggets de poisson. Et vous ne gagnerez pas, parce qu'on ne vend pas l'europe à ceux qui ne veulent pas l'acheter, tout comme on n'exporte pas la démocratie dans des camions blindés, comme disait Jacques Chirac à propos de la guerre en Irak.