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Phénomènes : 50 ways to kill yourself !

Publié le 14 juin 2008 par Pegase
C'était un film que j'attendais depuis longtemps, pas ce film en particulier, mais le nouveau film de M. Night Shyamalan. En fait, j'avais été déçu par ces derniers opus, "Le village" et "La jeune fille de l'eau". Je me suis dit, ce coup-ci, ça va être un chef d'oeuvre, obligé !
Eh bien la grande nouvelle, c'est qu'il n'y a plus d'obligations dans ce monde !
Mais pour que vous puissiez en juger, je vais vous parler du film, peut-être aurez-vous envie d'aller le voir, peut-être pas.
Tout commence avec le générique, car il fait partie du film, il est pour moi le moment le plus envoûtant de cette oeuvre. Des nuages blancs parcourent l'écran, ils noircissent peu à peu pour finir dans un noir absolu avec le nom de l'auteur. Jusque là, je me suis dit que le film était parfait, mais à peine j'avais évacuer cette pensée que le doute fit surface. Le rendu à l'écran, la couleur, les acteurs de la première scène, les cadrages, je me suis demandé si ce n'était pas un film de la veine de
"Cloverfield", filmé en simili camescope avec des acteurs qui n'en sont pas vraiment, mais non, cette impression de travail bâclé et ce rendu simili-amateur sont des choix affirmés du réalisateur... enfin j'espère. Dés le début, je n'accroche pas... les acteurs sonnent faux, je ne comprend pas pourquoi tous les gens présents dans le parc sauf une sont atteints du syndrome mortel qui traverse l'écran en semant la mort sous forme de suicide exhibitionniste qu'un caméraman souffrant de voyeurisme malsain capture au rythme de 24 images / secondes minimum. Je dis bien minimum, car parfois on a le sentiment qu'il y a plus d'images, trop d'images, beaucoup trop d'images... tellement d'images qu'on en gerberait, gavés par tous ces suicides en masse que Shyamalan prend plaisir à nous montrer, en gros plan souvent... c'est mieux surtout quand le zoom est tout neuf et que c'est très sympa de l'utiliser. ZZZZzzzzz... on approche de la gorge juste avant que la main n'y plante un accessoire à cheveux... hum, savourez cette image de pointe qui en déchirant l'épiderme va libérer quelques perles rouges d'une vie qui s'achève. Mais se transpercer le cou, ce n'est pas une méthode assez populaire, tout le monde n'a pas une baguette pointue pour maintenir son chignon, alors on peut aussi sauter par la fenêtre, où s'il n'y a pas de fenêtre parce que l'immeuble n'est pas terminé, sauter quand même dans le vide. D'ailleurs si vous êtes plusieurs à vouloir sauter, organisez un petit concours de chute dans le vide avec réception violente et très sonore avec figure libre ou imposée face collée sur le bitume à l'arrivée... C'est comme ça qu'on se retrouve dans une scène où il pleut des ouvriers du bâtiment, il en pleut tellement qu'on se sent trempé, dégoulinant, presque noyé. Trop c'est trop, c'est l'impression qui ne nous quitte pas jusqu'à ce qu'on sorte de la salle et que l'on n'y pense plus... mais c'est long d'oublier autant de morts surtout quand elles sont incomprises, innombrables, inutiles.
Au niveau des vedettes, Zooey Deschanel est absente, figée dans un regard hébété tout le long du film, je suis heureuse mais j'ai l'air con, j'ai peur mais c'est le vide dans ma tête, je réfléchis... uniquement la lumière sur ma peau diaphane. On s'attend à chaque instant à ce que Zooey s'élimine, mais non, elle traverse toute cette vague de suicides comme un poisson confiné dans un bocal, les grands yeux pleins d'eau elle tourne en rond sans paraitre se lasser.
La bonne surprise, c'est que Mark Wahlberg est un acteur ! Il est crédible, occupe l'espace, sourit, grimace, hurle et même s'il n'a pas tout compris à ce qui se passe, ou justement à cause de ça, on se sent moins seul en fin de compte, Mark donne un sens à cette histoire dont l'idée de départ est plutôt bonne... dommage que le réalisateur qui nous avait habitué à suggérer plutôt qu'à montrer, nous montre trop et ne suggère pas assez. Au moins si vous avez des envies de suicide, vous aurez vu un digest assez complet des différents moyens de vous ôter la vie.

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