Magazine Humeur

Le Billet Amer #60

Publié le 09 avril 2016 par Observatoiredumensonge

La digue est en train de rompre et notre classe politique, comme à son habitude, s’enferme dans une guerre rendue picrocholine par l’indigence des discours submergeant l’espace médiatique.
Les hôtesses d’Air France devront se voiler à Téhéran mais les Iraniennes, comme les citoyennes où les résidentes françaises d’ailleurs, pourront se promener en Burka dans les rues de nos villes. Et elles ne s’en privent déjà pas. Viol de la loi…jamais appliquée car le risque est grand de heurter les bonnes consciences promptes à dégainer l’argument imparable de l’islamophobie dénoncé avec force par une grande figure de gauche, Elisabeth Badinter.
De chaque côté de l’échiquier politique, on s’indigne ou on comprend. On proteste où on se couche. Mais le match est déjà joué. C’est Manuel Valls qui le dit : « Un pour cent des musulmans de France sont salafistes mais ils sont en train de gagner la guerre des esprits ». Le Premier Ministre parait le découvrir alors que tous les habitants des banlieues le savent, le vivent depuis longtemps.
Une fois le constat fait au plus haut niveau de l’Etat quelle stratégie pour enrayer cette gangrène ? Combien de mosquées enseignant le salafisme fermées en France depuis les attentats ? Combien d’imans prêcheurs de jihad reconduits à la frontière ? Quand Tariq Ramadan a-t-il été empêché de venir librement sur nos plateaux de télévision ou dans nos villes et ces jours-ci à Bordeaux plaider en faveur de la charia bon chic, bon genre dont il parle avec tellement de talent qu’on en oublie le torrent de haine et de morts que, sans jeu de mots, elle charrie ?
Perdu d’avance en effet ce combat où les avancées islamistes se font dans tous les actes de la vie quotidienne, à travers toutes les exigences de comportement social, culturel ou cultuel. Un flot que rien ne vient endiguer, qui se répand insidieusement et s’insinue dans tous les rouages de notre société, transformant nos quartiers, nos villes, en quelque chose qui n’est déjà plus la France puisque les lois de la République ne s’y appliquent plus. C’est une autre femme de gauche, Samia Ghali, sénateur et Maire des quartiers Nord de Marseille, qui le crie dans le désert depuis des années sous les huées de nombre de ses amis politiques.
Et pendant ce temps là…paroles, paroles, paroles.

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Le nouveau scandale de Panama, révélé entre autres médias par le journal « Le Monde », n’en est qu’à sa phase de lancement. Cette période bouillonnante où des noms de personnalités sont cités pour titiller la curiosité du lecteur ou du téléspectateur, le quotidien de la gauche branchée la jouant même à la manière d’une série américaine avec annonce de nouvelles révélations dans les prochains jours. Suspense entretenu et forte audience assurée…
Plus d’un siècle après l’affaire du Canal de Panama-1892- qui mit en émoi la France entière, ce remake intitulé « Panama Papers » à la dimension cette fois universelle, risque de provoquer des secousses systémiques dans nombre de pays. Le Premier Ministre Islandais, sous la pression populaire, a d’ores et déjà démissionné.
Observons cependant la suite avec circonspection car le précédent historique qui mettait en cause des personnalités de premier plan, Georges Clemenceau, Gustave Eiffel, Ferdinand de Lesseps et une centaine de ministres et de parlementaires français ayant perçu de gros chèques pour leur « compréhension » se termina par une seule condamnation : celle d’un obscur ancien ministre des travaux publics nommé Baïhaut, coupable de l’impardonnable erreur d’avoir avoué. Tous les autres passèrent à travers les mailles du filet judiciaire, Clemenceau réussissant même à relancer une carrière politique un temps compromise.
« Ennemi de la finance » comme il se définissait pendant sa campagne électorale, François Hollande y gagne un peu d’oxygène en pourfendant les malhonnêtes. Sans reconnaitre comme tous ses pairs que ce système élaboré d’évasion fiscale à l’échelle mondiale est la résultante d’une organisation défaillante de nos sociétés dont tous les gouvernements sont collectivement responsables. Une réalité qui nous a valu l’avatar d’un Cahuzac, son Ministre du Budget chargé de la lutte contre la fraude fiscale, une fois de plus épinglé dans cette affaire.
Alors tous ripoux? Attendons de voir et de savoir…

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Le temps des grandes solitudes… C’est ce que François Hollande, après 4 années d’un mandat erratique, va ressentir avec cruauté.
Les couloirs de l’Elysée vont commencer à se vider de tous ces jeunes et talentueux loups ambitieux entrainés en 2012 dans le sillage glorieux du nouveau Chef de l’Etat. Mouvement jubilatoire d’une victoire qui devait ouvrir tant d’horizons nouveaux à la France, tant de perspectives heureuses aux Français. Au terme du bilan calamiteux une seule urgence, se recaser avant le crash…
Le député socialiste René Dosiéres a annoncé ces jours- ci la probabilité d’une débâcle législative sans précédent pour la gauche, toutes tendances confondues. Il relie bien sûr, sans l’exprimer, ce pronostic à la défaite annoncée du Président sortant. Est-ce un effet du hasard si le surdoué de la classe, Emmanuel Macron, annonce la création de son nouveau parti ?
Dévasté en interne, le champ politique n’est pas mieux loti à l’extérieur. Malgré ses échecs indiscutables, Nicolas Sarkozy s’était taillé une stature internationale qui en faisait le moteur du couple franco-allemand et lui avait permis de jouer le rôle essentiel dans le sauvetage du système bancaire mondial lors de la crise de 2008. Dans tous les domaines où se joue aujourd’hui le sort du monde, la France est absente, dévaluée, marginalisée. Victime d’un suivisme aveugle du puissant allié américain à la diplomatie floue et incertaine, François Hollande s’est discrédité en tenant des positions idéologiques incompatibles avec la realpolitik indispensable à la gestion des affaires étrangères. En mauvais termes avec Poutine suite à son aveuglement syrien qui nous écarte du jeu et nous prive de moyens de lutte contre les islamistes, il impose à notre économie des handicaps supplémentaires en boycottant les échanges avec la Russie. Sa gestion du grand « allié » turc, à la remorque d’Angéla Merckel, en relation avec la crise migratoire, ne constitue pas son plus haut fait d’armes dans la région.
Question irritante : Pourquoi l’Etat islamique porte-t-il sur notre territoire des coups aussi rudes au prétexte de la guerre que nous lui livrons avec parcimonie alors qu’il n’attaque pas la Russie en train de lui infliger de cuisantes défaites à travers son engagement militaire massif ?
La réponse découle de tout ce qui précède : tellement plus facile de cogner dans un ventre mou.


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