Un tourbillon de fantaisie et de folie, l'amour et la musique jusqu'à en perdre le souffle !
Ou comment ma librairie tombe juste, encore une fois...
Il y a plusieurs mois déjà, une de mes libraires (parce qu'il faut avoir plusieurs dealers, je vous le recommande) me parlait les yeux pleins d'étoiles d'un premier roman qu'elle avait littéralement adoré, un ovni fou qu'il me fallait absolument lire en écoutant un certain titre de Nina Simone.
Elle avait déjà assuré par le passé en me faisant découvrir des textes superbes que je n'aurais sans elle jamais lus, je notais donc, précieusement, sa suggestion au titre si bizarre. Et je l'ai lu. Et c'était juste ébouriffant.
"Sous le regard émerveillé de leur fils, ils dansent sur "Mr. Bojangles" de Nina Simone. Leur amour est magique, vertigineux, une fête perpétuelle. Chez eux, il n'y a de place que pour le plaisir, la fantaisie et les amis.Celle qui donne le ton, qui mène le bal, c'est la mère, feu follet imprévisible et extravagant. C'est elle qui a adopté le quatrième membre de la famille, Mademoiselle Superfétatoire, un grand oiseau exotique qui déambule dans l'appartement. C'est elle qui n'a de cesse de les entraîner dans un tourbillon de poésie et de chimères.
Un jour, pourtant, elle va trop loin. Et père et fils feront tout pour éviter l'inéluctable, pour que la fête continue, coûte que coûte.blog littérature jeunesse, blog livres
L'amour fou n'a jamais si bien porté son nom."
Dans ce roman-bulle, on plonge volontairement dans un train lancé dans une course folle. Aux côtés d'un couple impertinent, dérangé, dérangeant, terriblement fascinant pour leur fils, on découvre leur quotidien de fête, leur loufoquerie qui dérape. Le narrateur principal est le petit garçon, et la voix de son père apparaît plus tard dans l'histoire, éclairant d'un point de vue d'amoureux-fou cette histoire de passion. J'ai eu peur d'une fin brutale, déchirante. Si elle est radicale, elle s'inscrit dans la ligne de ce roman extravagant, en étant poétique, libre et désespérée, mais gaie à la fois. On referme les pages en déplaçant le curseur de ce qu'on pense être normal, ou fou, ou juste beau. Ce qu'on peut rêver et ce qu'on peut vivre.
Un roman surréaliste, qui laisse son lecteur étourdi et farouchement optimiste.
La couverture déborde de bandeaux tellement il gagne des prix, ce roman. Et c'est dommage, parce qu'elle est si chouette, cette couverture pop-art...
En attendant Bojangles, Olivier Bourdeaut, Editions Finitude, (janvier 2016), 160p., 15,50€