L'histoire du mythe du Roi Arthur -1/4 -
Publié le 12 avril 2016 par Perceval
Jean de Wavrin (v. 1398-v. 1474), Chroniques d'Angleterre Geoffroi de Monmouth écrivant ; Présentation du livre - Jean de Wavrin écrivant - Hélénos, Anténor et Enée
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Le couronnement d’Arthur
Illustration de l’Histoire des Rois de Bretagne
* L'histoire du Roi Arthur, ne s'attache pas seulement à ce chef Artus ou Artorius qui aurait existé dans la seconde moitié du Ve siècle ( cette période qui voit la chute de l'empire romain d'Occident ) Face aux invasions, la résistance de la population s'organise progressivement : elle souffre au début d'un manque d'union, et c'est dans ce contexte que des chefs de guerre émergent.
A Tintagel les ruines visibles datent des normands (Xe), certains éléments datant du VIe ont été découverts (fin de l'épopée arthurienne). Camelot, le château mythique du roi Arthur, pourrait correspondre à la ville romaine de "Camulodunum " (Colchester au nord-est de Londres)...
** Le Roi Arthur, est d'abord un mythe littéraire.
La légende arthurienne est alimentée dès le VIe par des récits populaires en Pays de Galle et en Irlande, puis les allusions à ce mythe se multiplient dans les textes latins dès le IXe siècle.
Le roi d'Angleterre Henri I (1100 - 1135) désirant rallier les Celtes de son royaume et pacifier ses nouvelles conquêtes en Pays de Galle utilise à son profit la légende arthurienne.
L'épopée arthurienne circule alors dans tout le pays sous forme de lais (conte en prose comportant un dénouement lyrique en vers), puis en Europe...
Geoffroy de Monmouth (vers 1100 - 1155), est un évêque et historien anglo-normand au service du roi Henri Ier. Il est l'auteur de l' Historia regum Britanniae (1135/1138), en 12 livres. Cet ouvrage, présenté par son auteur comme une traduction d'un livre très ancien, le "Liber vetustissimus", composé en breton "dans un très bon style" et emporté en Angleterre par le Normand Gautier alias Walter, archidiacre d'Oxford, est l'un des premiers ouvrages de l'histoire britannique et sera la source principale de la légende arthurienne.
Roman de Brut
Quelques années plus tard, un clerc normand nommé Robert Wace, est chargé par le roi Henri II Plantagenêt de rédiger à nouveau une histoire d’Angleterre, mais cette fois en anglo-normand, langue pratiquée alors à la cour. Wace dédie son œuvre en 1155, à Aliénor d’Aquitaine, épouse du roi.
Tout en s’inspirant de Geoffroy de Monmouth, il développe le portrait d’Arthur et la description de sa cour et l’histoire arthurienne occupe un tiers de son récit, qu’il appelle La Geste des Bretons, mais que nous connaissons sous le nom de Roman de Brut. Arthur est désormais le modèle du souverain idéal, homme de guerre capable de soumettre les peuples d’Occident, mais aussi de réunir autour de lui les chevaliers les plus illustres.
Wace est le premier à dire que c’est Arthur qui a institué la Table Ronde afin d’éviter les querelles de préséance entre ses chevaliers et à mentionner la légende selon laquelle Arthur, après avoir été blessé par Mordred et emporté en Avallon par des fées, reviendra un jour libérer son peuple.