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La France sans Periscope

Publié le 17 avril 2016 par Jlk

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Chemin faisant (150)

Sensibilité de la Nature.– L’appellation de Côte sauvage, entre La Baule gravement bétonnée et la pointe de Croisic, plus précisément ici dans la baie du Manerick, est justifiée par les rochers sculptés et les falaises farouches que l’on peut longer en suivant un aimable sentier surplombant de sable fin bordé de fils de fer protecteurs que justifie la sensibilité de la Nature au passage des marcheurs, coureurs et autres Anglais.

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Des pancartes mettent en effet en garde les sujets de Sa Majesté en ces termes précis : To protect our coastline, please stay in the trails. Et l’injonction se fait plus précise dans la langue du président Hollande : Les aménagements réalisés ici visent à protéger une végétation très sensible au piétinement. Telle étant aussi la France réelle, qui ne passe pas toujours la nuit debout et suit les chemins balisés.

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Des lieux privilégiés. – Au volant depuis notre départ, il y a de ça deux dimanches, de La Désirade, notre maison sur les hauteurs lémaniques, à Colmar puis à Bois-le-Duc-Hertogenbosch (pour la grande expo de Jérôme Bosch), Bruges (sa bière sucrée et ses vieilles pierres romantiques), Dordrecht (sa vue sur les grues de Rotterdam), la Normandie (les parkings de Honfleur et du Touquet), la Bretagne aux bourgs pittoresques et la Loire Atlantique (où l’océan mène au fleuve), Lady L. a suivi les indications vocales infaillibles d’une robote GPS à voix suave quoique inflexible. 

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Mais pour dénicher des coins qualitativement uniques : débrouillez-vous. Ce que nous avons fait avec autant d’alacrité dans la sagacité que de pot : ainsi avons-nous découvert l’adorable bourg pittoresque de Guérande, moins touristique et plus vivant que Tréguier ou que Dinan, l’anse de sable hors du temps où rêver à l’éternité les pieds dans l’eau, au restau éponyme de Pont-Mahé, et, à Baz-sur-mer, l’hôtel *** Le Lichen, idéalement situé à cent pas de la mer, entouré d’une pelouse sensible et tenu par un couple très avenant et de sûre compétence dont le fils a passé par l’école hôtelière des hauts de Lausanne - c’est dire.

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Du réel au virtuel. – Lisant (un peu) les journaux et regardant (le moins possible) la télé le soir, nous aurons été frappés, durant ces vingt premiers jours à traverser trois pays et, plus particulièrement, la France « des régions », comme on dit à Paris, par le hiatus constat, pour ne pas dire le contraste antagonique, entre cette France réelle, paysagère et potagère, cette France des gens et des jardins, des maisons et des magasins, et le pays filtré par les médias parisiens, si différents aussi des journaux du coin.

Cela dit sans dénigrer forcément qui ou quoi, n’est-ce pas, mais juste en constat, pour dire que la nouvelle toquade informatique du nom de Periscope (le fameux outil d’interface twittant entre la rue et les réseaux sociaux) n’est qu’un œil parmi d’autres, et le volapück des experts sociologues et politistes estampillés Sorbonne qu’une novlangue de plus qui nous en dit moins, le plus souvent, que nos yeux et nos antennes…    

  


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