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A comme bonheur

Publié le 19 avril 2016 par Jlk

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Chemin faisant (151)

Boucles du Grand Tour.-  Après une première grande boucle en 2013 qui nous avait conduits, Lady L. et moi, accompagnés de Snoopy notre cher fox, à travers la France de Nevers à Angers, via Noirmoutier et le marais poitevin, jusqu’à Saint-Jean de Luz, puis les Asturies et le Portugal, l’Algarve et l’Andalousie, la Catalogne et la Provence, à peu près 7000 kilomètres sans une chicane et presque aucun moment de blues, nous sommes repartis fin mars en visant d’abord le nord, par Colmar et Bruges, pour longer ensuite la côte atlantique de Bretagne et de Normandie et nous retrouver, ce soir, après une escale à Nantes au pied du château des Ducs de Bretagne, dans la petite ville au bord du Loir de La Flèche, loin du toc touristique, entourés de bons Français de bonne France à l’enseigne du Gargantua. 

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Or dès notre arrivée au Gentleman, cet ancien hôtel particulier à jardin et séquoia centenaire transformé en établissement **, la Qualité de l’accueil et du décor de vieux grand goût sans bluff de cette maison sobrement et parfaitement restaurée nous a ramenés au cœur de cet habitus propre à la vraie civilisation garantissant une belle et bonne vie -comme l’a évoquée Rabelais avec son Abbaye de Thèlème.

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Les enfants de Gargantua. – Et précisément, bigre chance de tombola un lundi soir où tous les aubergistes lèvent le pied, c’est à l’enseigne du Gargantua que nous nous sommes retrouvés au milieu de tables bien garnies d’enfants plus ou moins dodus mais surtout pourvus, à peu près sans exception - sauf un tout petit de deux ans plongé dans un énorme livre d’images -, de smartphones multicolores au moyen desquels ils revoyaient le tigre redoutable ou les lionceaux blancs, les otaries ou la girafe et tant d’autres animaux sauvages approchés l’après-midi- tous revenant en effet du plus médiatisé des zoos de France documenté tous les jours sur France 4.

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Ce détour relève-t-il, de notre part, d’une soumission conformiste à un feuilleton télévisé démagogue ? Nullement, mais je dirai demain, après notre propre pèlerinage auprès des tamarins, des suricates et autres pandas roux de La Flèche – représentant autant d’espèces menacées -, les motifs à la fois primesautiers et plus profonds, voire essentiels dans le macrocosme terrien actuel, qui nous ont fait faire ce détour.

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Détours et trouvailles. – Ce qu’il ya de beau dans un voyage dont on n’attend rien a priori, c’est d’y trouver ou apprendre moult choses surprenantes, cocasses ou bonnement instructives, comme cette enseigne découverte cet après-midi dans une rue de Lude (et d’abord découvrir soudain qu’il existe au monde une bourgade du nom de Lude, riche d’un monumental château surplombant le Loir…), résumant sa raison sociale de boutique fourre-tout à A comme Bonheur, suspendue juste au-dessus d’un signal de sens interdit…

De la même façon, j’aurai découvert que le poilu de 14-18 honoré sur la place deLa Flèche porte la moustache de Brassens, et qu’entre La Flèche et Lude poussent des forêts semblant immatérielles de fins arbres oranges, alternant avec de soudaines futaies de bouleaux à la russe. Ces détails, non signalés par les guides, paraissent anodins voire insignifiants, et pourtant...

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Avec le travail des paludiers des marais salants de la région de Guérande, la gamme souvent insoupçonnée des douceurs bretonnes – les peuples les plus rudement éprouvés par leurs conditions de vie ont souvent le génie pâtissier, voire confiseur – , la juste appellation des buissons de fleurs jaunes bordant les routes de Bretagne (ajoncs et non genêts) et tant d’autres particularités liées à chaque lieu, la France départementale, autant que la Paris arrondissementier ou les cantons helvètes (qui dira les trouvailles du voyageur en Thurgovie agreste !)  n’en finissent pas de nous épater à proportion inverse de notre peu de goût pour l’épate…  


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