Ce n'est pas parce que Sylvie Weil est la nièce de la philosophe Simone Weil qu'il faut lire "Selfies", mais parce que c'est un excellent livre, personnel et touchant. On en viendrait presque à regretter ce titre "franglais", pas du tout adapté au contenu si ce n'est qu'il s'agit effectivement d'autoportraits mis en situation, mais ce doit sûrement être vendeur... Ce n'est pas ce qui m'a motivée, mais bien plutôt, je dois cependant le reconnaître, le fait que cette femme soit membre de la famille Weil, nièce de Simone comme je viens de le dire, et fille d'André, fameux mathématicien. Comme je travaille depuis un petit temps sur les œuvres de la philosophe, j'ai eu envie de mieux connaître celle qu'elle évoque brièvement comme une toute petite fille. Quelle bonne idée ai-je eu ! J'ai fait une véritable découverte, que je suis ravie de partager avec vous, fidèles lecteurs.
Tous les portraits que trace Sylvie Weil sont courts mais vraiment inspirés et l'on sent qu'ils sont sous-tendus par des événements et des personnages réels, tant ils sont emprunts de vie et d'émotion. Même si chacun d'eux commence par une brève description d'un tableau de maître, dont certains m'étaient je l'avoue totalement inconnus, la force évocatrice de l'auteur leur donne immédiatement corps et mouvement. Mieux : ils ne peuvent pas ne pas nous renvoyer à des gens que nous avons connus, ou à des situations que nous avons nous-mêmes vécues. C'est ce qui est remarquable et qui, une fois l'ouvrage refermé, nous donne un brin de nostalgie : comment ? c'est déjà fini ?...
Franchement, n'hésitez pas !
Sylvie Weil, Selfies, Éditions Buchet-Chastel, 144 pp. 13 €