Magazine Journal intime

Une minute blonde ... : Un sac rouge comme un steak saignant

Publié le 16 juin 2008 par Anaïs Valente

Vous êtes gâtés aujourd'hui, un billet + un gratuit... à découvrir ici...

En fait c'est un billet pour un concours organisé par une blogueuse, que j'ai totalement oublié de publier ici au préalable... Donc un inédit, pour lequel vous pouvez voter en indiquant votre choix en commentaire, s'il vous amuse... j'avoue que cette mésaventure ne m'a pas énormément amusée sur le coup...

Bonne lecture.

Add. étant donné que l'organisatrice a oublié toute une partie de mon texte, je vous le copie ici, afin que vous puissiez tout lire...

Un sac rouge comme un steak saignant

Lorsque j'étais jeune, soit il n'y a pas si longtemps (qui oserait dire que je suis vieille ?), j'étais fada de sacs.  Oh, pas des sacs Gucci, Chloé ou Prada, que nenni, point mon budget ma bonne Dame.  Mais des marques plus démocratiques, telles Boo, Paquetage ou Esprit.  J'en avais toute une collection, des sacs à dos, des sacs besaces, des sacs plus chic, dans toutes les couleurs possibles et imaginables.

A cette époque, je m'étais donc offert un magnifique sac d'une couleur indéfinissable, entre le framboise écrasée et la prune avant épluchage (oui, j'épluche mes prunes, et alors).  Je l'aimais mon sac, comme tous mes sacs durant leurs premiers jours de cohabitation, of course (ensuite, j'ai tendance à me lasser, je me lasse très vite, ce qui explique la taille de ma garde-robe et l'absence d'homme dans ma vie, mais soit, là n'est pas le sujet de ce billet).

Par un dimanche estival et ensoleillé (vous voyez donc que ça date de mon jeune temps, du temps oùsque l'été était encore synonyme de soleil et pas encore de tornades, neige ou autres canicules anormales), je me préparais pour un resto entre copines célibataires.  Un resto gastronomique en terrasse, le bonheur.  Nirvanesque.  Et pour l'occasion, j'avais sorti une petite robe glamour, des escarpins à talons (presque) hauts et, bien sûr, mon tout nouveau sac.

Tout nouveau tout beau.

Fière, qu'elle était, l'Anaïs.

Le repas se passe.  Bien.  Très bien.  Et très bon.  Foie gras en entrée, avec son petit confit d'oignons.  Steak d'autruche en plat principal.  Moelleux au chocolat en dessert.  Le tout arrosé de champagne, vin rouge, vin blanc et j'en passe. 

Etant donné mon appétit de moineau boulimique et surtout étant donné la taille gargantuesque du fameux steak d'autruche (que je vous conseille, soit dit en passant, l'autruche étant un animal délicieux, bien qu'hargneux de son vivant), je décide d'emporter un doggy bag, non pour moi (nan, je le jure, je n'emporte jamais de doggy bag dans les restos gastros, je ne le fais qu'avec les pizzas, promis juré), mais pour le félin qui partageait ma vie, à l'époque.

En douce, je glisse le morceau du volatile géant dans une serviette, que j'emballe elle-même dans une autre serviette, elle-même entourée d'une troisième serviette, et je glisse le tout dans mon nouveau sac framboise-prune.  Et le tour est joué.  Ni vu ni connu.

Notre journée se poursuit dans un bar à cocktails et je rentre ensuite chez moi, tard dans la nuit, grisée tant par cette folle journée entre filles que par les grammes d'alcool ingurgités.

Un gros dodo, et il n'y paraît plus.  Fort heureusement, car, le lendemain, une journée de travail m'attend.  Puis une seconde journée.  Puis une troisième.  Une quatrième.  Et enfin une cinquième, me menant au week-end.

C'est le vendredi matin que les conséquences du drame commencent à se faire sentir, dans les deux sens du terme.  Une odeur suspecte dans mon living, que je pense venir du félin, féru d'offrandes odorantes à mon égard, surtout le matin avant mon départ, dans sa litière à peine changée.  Tant qu'à crotter, autant le faire en présence de l'humain, n'est-il point ?  Une fois au bureau, j'ai cependant l'impression que l'odeur m'a suivie, mais j'attribue bêtement cela à un mirage olfactif, sans plus.  De retour chez moi, je constate que l'odeur devient vraiment pestilentielle.  Une décharge à l'abandon, à côté, c'est du pipi de chat, si vous me pardonnez l'expression.  L'odeur ne ressemble plus du tout à une odeur féline.  Clairement.  Indubitablement.  J'entame alors des fouilles dans mon frigo, dans ma poubelle, en vain.  Me penche sur mon évier afin d'en repérer les effluves.  En vain.  Sniffe mes dessous de bras, dans l'espoir d'une révélation fulgurante, genre pustule infecté mal placé.  En vain.

En désespoir de cause, je m'apprête, en attendant d'aller consulter un spécialiste en matière de "nez qui pourrit", à sortir de chez moi afin de rejoindre quelques amis lorsque, saisissant mon sac framboise-prune afin d'y glisser mes clés, je comprends enfin.

Tout.

D'un coup.

D'un bon coup d'odeur nauséabonde récurrente.

L'odeur vient du sac.

Alléluia, j'avais enfin comprendu.

Et je vous le certifie, le steak d'autruche faisandé, ça ne sent pas le poulet grillé !

Depuis lors, j'ai tout essayé, déo pour WC, Numéro 5 Chanel, Fébreze, rien n'y fait.  Mon sac framboise-prune a toujours cette vieille odeur de volaille puante.  Amoindrie.  Mais toujours là.

Illu issue de Petit Bordel.

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