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Il y a 20 ans, Jacques Chirac, nouvellement élu Président de la République, mettait en application une de ses promesses de campagne, la suppression du service militaire. Cinq années plus tard, en novembre 2001, les derniers troufions rendaient leurs paquetages laissant place à l’armée de métier.
La décision trouvait sa justification pleine et entière dans les nouvelles donnes géopolitiques, stratégiques et économiques. Le maintien sous les drapeaux annuellement d’un contingent de plus de 500000 appelés n’avait plus grande signification en terme d’efficacité désormais basée sur les capacités de projection de nos forces requérant une grande spécialisation, difficile à obtenir et à exploiter sur la durée légale du service ramenée à 12 mois. Place donc aux professionnels qui depuis, partout où ils sont déployés, font la démonstration brillante de leurs capacités opérationnelles malgré les coupes sombres effectuées dans le budget des armées qui grévent leur potentiel d’intervention. Ils n’en ont que plus de mérite et ont droit au respect et à la reconnaissance de la Nation.
Les effets négatifs que nul n’avait prévu à l’époque, ramènent le débat dans l’actualité. Nombreux sont ceux qui déplorent, avec raison, la perte d’un repère marquant le passage de l’adolescence à l’âge adulte. Cette période, consacrée au service de la Patrie, permettait d’enseigner à toute une jeunesse les bases essentielles du comportement social: respect, discipline, valeurs citoyennes, accoutumance à l’effort solidaire. S’y ajoutait une mixité de toutes les classes de la population et pour beaucoup, à travers l’apprentissage d’un métier, la possibilité d’un nouvel élan dans des existences parfois mal engagées.
La disparition des casernes dans nombre de villes historiquement de cantonnement, eurent à l’époque d’importantes conséquences économiques dont pâtirent durablement les commerçants locaux. Enfin, et ce n’est pas négligeable, en permanence, un demi- million de travailleurs potentiels sortaient des listes de demandeurs d’emplois. Presque de quoi légitimer une nouvelle candidature de François Hollande…
Le constat négatif porté sur les dérapages d’une importante partie de la jeunesse- délinquance et radicalisation- n’a pu être corrigé par les mesures timides de remplacement de la conscription. En Nouvelle-Calédonie, l’appel du Sénat coutumier en faveur du rétablissement -illusoire- du service militaire pour enrayer la dérive des jeunes kanaks révèle l’étendue du désarroi des autorités de toutes natures. Le succès incontestable du Service Militaire Adapté (SMA) dans les collectivités ultramarines, dénonce en creux l’absence de solution plus globale dont pâtit l’ensemble français.
Peut-être un beau thème de programme présidentiel…
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L’Aigre Doux
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