J’étais la première à refuser de féminiser le mot « auteur », tout simplement parce que je trouvais ça affligeant visuellement d’écrire « auteure » ou « écrivaine »…
Or grâce à Jeanne-A Debats, j’ai appris à ma grande stupéfaction que le mot « autrice » existe vraiment ! Pire, elle explique qu’il y a eu des tentatives de l’effacer de la langue française pour empêcher les femmes d’écrire, comme le dit Wikipédia :
Bien que ce terme soit utilisé jusqu’au XVIe siècle, l’Académie française, à partir du XVIIe siècle, tente de l’effacer de la langue française et des premiers dictionnaires français qui font leur apparition. (…)
La version autrice, moins répandue que auteure [qui est donc un néologisme], lui est préférée pour marquer oralement la différence de genre par rapport à auteur.
C’est fou, non ? Au XVIIe siècle, on disait auteur/autrice comme on dit aujourd’hui acteur/actrice ! Or comme à l’époque il y avait des cercles intellectuels de femmes, très puissants et qui avaient leur mot à dire en politique, cela n’a pas été très bien vu par les messieurs en place au pouvoir. Elles ont donc été rayées de la vie intellectuelle et politique à travers la langue : on disait philosophesse, poétesse, autrice, mairesse, capitainesse, médecine, peintresse, et tous ces mots ont été supprimés par l’Académie française et ses vieux messieurs pour ne garder que leurs versions masculines. Alors, faut-il se battre pour récupérer ces anciens mots ?
Dernier clin d’œil à ce débat, je viens de recevoir mon attestation d’inscription à la Sofia… dans le collège « Auteur »