Magazine Journal intime

La minute blonde : états d’âne (écrit le 07/04/2007) :

Publié le 13 mai 2016 par Anaïs Valente

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Je m'en souvenais alors je le publie, j'adoooooooooooooore les croisières :)

"Vacances j’oublie tout. Plus rien à faire du tout. La mer est belle. Le ciel est beau. La vie est belle. Je suis dans un petit village grec magnifique, celui aux toits bleus, archi connu. Le nom va me revenir. Grisée par l’instant paradisiaque, je retombe dans la réalité lorsqu’on m’étale les choix qui s’offrent à moi pour rejoindre le bateau (ouiiiiii, vous avez pigé, c’était lors de ma croisière oùsque j’ai dansé sur le pont devant toutes les caméras) :

- choix numéro 1 : à pied (il faut savoir que ça descend en zig-zag sur la falaise, via un petit chemin infesté de crottes d’ânes, enfin de mules – la mule est née du croisement entre âne et cheval : taille de petit cheval caractère de gros âne). J’aime pas marcher quand ça descend, et puis c’est pas original, pas rigolo, pas « souvenir impérissable ».

- choix numéro 2 : en téléférique. Aaaaaargh, ça va pas la tête non. Un téléférique. Dans ce pays dont je ne sais rien, ou si peu. Qu’en est-il des normes de sécurité ? Le système a-t-il été révisé ? Et si tout s’effondre lorsque je suis dedans ? « La célèbre écrivaine belge Anaïs meurt dans un terrible accident de téléférique. Depuis lors, son livre s’arrache comme des petits pains ».

- choix numéro 3 : à dos de mule. Je dois avoir pris trop de soleil car je ne fais ni une ni deux, j’oublie les normes de sécurité des mules, je ne demande pas de quand date leur dernier contrôle technique, j’accepte illico. Et je me retrouve perchée sur le dos de cette sale biesse. Je réalise illico l’horreur de la situation : contrairement à ce que j’ai cru, les bêtes ne sont pas attachées entre elles et guidées par un gentil grec à mon service. Non. Point du tout. Ma mule connaît le chemin et entame la descente, seule (enfin avec moi sur le dos). Pire : les grecs, disséminés sur le chemin, hurlent comme des damnés pour que les mules accélèrent le pas. Ben oui, elles sont des tas et des tas à faire l’aller retour mer/village. Et ça descend en zig zag. A chaque zig je pense que je vais valser illico dans l’océan. A chaque zag je m’accroche désespérément à la petite sangle qui sert de rennes. Je vis un enfer. Et ça descend raide de chez raide. A chaque pas j’ai la sensation que je vais devancer l’animal tant il est nerveux. Et je hurle des choses, ni du français ni du grec, des borborigmes violents qui reflètent ma stupeur et mes craintes, comme dirait l’autre, je pousse des cris de « porc frais » (cris d’orfraie). Un guide comprend mon désarroi. Ou plutôt, il est attéré par mon attitude. Alors qu’il demande une énième fois à ma bestiole d’accélérer, je crie que non, je refuse qu’elle accélère, je veux descendre, pitié, sauvez moi mon Dieu, je crie, je pense n’avoir jamais tant crié de toute mon existence. Il me prend en pitié (et surtout veut faire taire la harpie que je suis devenue) et s’empare de la sangle pour me mener à bon port. A l’arrivée, je m’effondre lamentablement, jambes tremblantes, paumes de mains en sang tellement je me suis accrochée à tout ce que je trouvais. Alors les canassons en tous genres, c’est définitivement terminé. J’en porte encore les stigmates.

PS : le village, c’est Santorin.

PS : voilà l’animal, zavez vu son regard vicieux ?"

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Je m'en souvenais alors je le publie, j'adoooooooooooooore les croisières :)

"Vacances j’oublie tout. Plus rien à faire du tout. La mer est belle. Le ciel est beau. La vie est belle. Je suis dans un petit village grec magnifique, celui aux toits bleus, archi connu. Le nom va me revenir. Grisée par l’instant paradisiaque, je retombe dans la réalité lorsqu’on m’étale les choix qui s’offrent à moi pour rejoindre le bateau (ouiiiiii, vous avez pigé, c’était lors de ma croisière oùsque j’ai dansé sur le pont devant toutes les caméras) :

- choix numéro 1 : à pied (il faut savoir que ça descend en zig-zag sur la falaise, via un petit chemin infesté de crottes d’ânes, enfin de mules – la mule est née du croisement entre âne et cheval : taille de petit cheval caractère de gros âne). J’aime pas marcher quand ça descend, et puis c’est pas original, pas rigolo, pas « souvenir impérissable ».

- choix numéro 2 : en téléférique. Aaaaaargh, ça va pas la tête non. Un téléférique. Dans ce pays dont je ne sais rien, ou si peu. Qu’en est-il des normes de sécurité ? Le système a-t-il été révisé ? Et si tout s’effondre lorsque je suis dedans ? « La célèbre écrivaine belge Anaïs meurt dans un terrible accident de téléférique. Depuis lors, son livre s’arrache comme des petits pains ».

- choix numéro 3 : à dos de mule. Je dois avoir pris trop de soleil car je ne fais ni une ni deux, j’oublie les normes de sécurité des mules, je ne demande pas de quand date leur dernier contrôle technique, j’accepte illico. Et je me retrouve perchée sur le dos de cette sale biesse. Je réalise illico l’horreur de la situation : contrairement à ce que j’ai cru, les bêtes ne sont pas attachées entre elles et guidées par un gentil grec à mon service. Non. Point du tout. Ma mule connaît le chemin et entame la descente, seule (enfin avec moi sur le dos). Pire : les grecs, disséminés sur le chemin, hurlent comme des damnés pour que les mules accélèrent le pas. Ben oui, elles sont des tas et des tas à faire l’aller retour mer/village. Et ça descend en zig zag. A chaque zig je pense que je vais valser illico dans l’océan. A chaque zag je m’accroche désespérément à la petite sangle qui sert de rennes. Je vis un enfer. Et ça descend raide de chez raide. A chaque pas j’ai la sensation que je vais devancer l’animal tant il est nerveux. Et je hurle des choses, ni du français ni du grec, des borborigmes violents qui reflètent ma stupeur et mes craintes, comme dirait l’autre, je pousse des cris de « porc frais » (cris d’orfraie). Un guide comprend mon désarroi. Ou plutôt, il est attéré par mon attitude. Alors qu’il demande une énième fois à ma bestiole d’accélérer, je crie que non, je refuse qu’elle accélère, je veux descendre, pitié, sauvez moi mon Dieu, je crie, je pense n’avoir jamais tant crié de toute mon existence. Il me prend en pitié (et surtout veut faire taire la harpie que je suis devenue) et s’empare de la sangle pour me mener à bon port. A l’arrivée, je m’effondre lamentablement, jambes tremblantes, paumes de mains en sang tellement je me suis accrochée à tout ce que je trouvais. Alors les canassons en tous genres, c’est définitivement terminé. J’en porte encore les stigmates.

PS : le village, c’est Santorin.

PS : voilà l’animal, zavez vu son regard vicieux ?"


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