Magazine Humeur

Le Billet Amer #65

Publié le 14 mai 2016 par Observatoiredumensonge

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« Je ne pense pas que ce soit un Président en fin de mandat qui puisse trouver des solutions aux problèmes qu’il a créés…Les bonnes idées, il faut les avoir en début de mandat, pas à la fin. Il est trop tard. Ce que le candidat sortant n’a pas fait, il ne le fera plus »
Sarkozy, Juppé, Fillon, Marine Le Pen ou même Mélenchon, portant un jugement sévère mais justifié sur l’action du Chef de l’Etat ? Que nenni! François Hollande soi- même, en 2012, pendant sa mordante campagne présidentielle…
Quel drôle de monde que celui de la politique où la fin justifie tous les moyens. Où l’appât du pouvoir est un aimant tellement puissant que ceux qui le convoitent sont prêts, en toute connaissance de cause, à prendre des engagements, à faire des promesses, qu’ils savent ne pas pouvoir tenir. Entouré d’une flopée d’experts de haut niveau et de toutes disciplines, le candidat Hollande ne pouvait ignorer l’état réel de la France et l’impossibilité d’y remédier sauf à prendre des mesures radicales, gageure impossible à tenir, en totale contradiction avec son discours et la sensibilité politique de son parti et de ses électeurs. L’usage du 49-3, pour la deuxième fois, est le marqueur de son échec.
Trop souvent, les hommes de pouvoir, à l’égo surdimensionné, convaincu de l’excellence de leurs qualités, se croient capables de transformer les rêves qu’ils génèrent en réalité en tordant le cou aux faits qui, têtus, résistent. Aucun n’y est parvenu. Mitterrand, le premier, s’est cassé les dents sur cet écueil. La longueur du mandat de l’époque lui avait permis de manœuvrer habilement pour se faire réélire. Seule cette amnésie étrange qui frappe le citoyen au moment des élections laisse un mince espoir de ranimer l’illusion. Il va falloir beaucoup d’imagination et une bonne étoile au Président sortant pour inverser la tendance. On peut, pour enfoncer le clou, rappeler quelques- unes de ses saillies émises contre Sarkozy en 2012 :
« Dois-je rappeler que le candidat de 2007 avait promis de ramener le chômage à 5% ? »
« Il y a une justice : quand on a été le Président de l’échec on ne peut être le candidat de l’espoir »
« En démocratie, quand un bilan est aussi lourd, il est légitime de changer de Président ».
On ne le lui fait pas dire. Dont acte!

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Elle est tombée ! Pas l’équipe gouvernementale de Manuel Valls qui a échappé, en charpie, à la motion de censure de la Droite à l’Assemblée Nationale. Non, mettant fin à un insoutenable suspense, la liste de Didier Deschamps que les 65 millions de sélectionneurs français attendaient avec impatience pour la commenter, la décortiquer, la contester, la modifier, la critiquer ou la louer : Exit Benzéma, Valbuena, Sakho, sur un siège rapidement éjectable les remplaçants, Ben Arfa, Gameiro, Lacazette, Rabiot, Schneiderlin qui pouvaient légitimement nourrir de plus hautes ambitions.
Cette sélection, comme l’a commenté avec sarcasme le prédécesseur de Deschamps, Raymond Domenech, dont la principale surprise est qu’elle est sans surprise, s’inscrit effectivement dans un plan d’ensemble qui a pris forme depuis plusieurs mois dans l’esprit du coach. Un élément plutôt rassurant qui ne laisse aucune place à l’improvisation contrairement aux coups de théâtre qu’affectionnait Domenech. Tout le monde a gardé le souvenir diffus de ces joueurs improbables qu’il avait retenus pour le Mondial et qui n’ont existé, par sa grâce, qu’un seul été, le temps d’un triste tournoi raté.
La méthode Deschamps va donc véritablement connaitre l’épreuve du feu tout au long de cette compétition qui va drainer pendant un mois, du 10 juin au 10 juillet, les foules dans les stades de France. Car c’est de NOTRE Euro qu’il s’agit, un possessif qui démultiplie les attentes et partant, la responsabilité ultime du sélectionneur. Dans cette aventure, il peut conquérir la gloire, au même titre qu’Aimé Jacquet en 1998 ou l’opprobre en cas d’échec. Rien ne lui sera pardonné si l’équipe de France n’arrive pas au moins en finale. La légende l’attend si, comme un empereur romain victorieux, il remonte les Champs-Elysées avec son équipe, la Coupe européenne brandie à bout de bras.
Avec la publication de sa liste, son choix personnel et assumé, Didier Deschamps a, comme un joueur de poker chevronné, engagé son tapis. Le reste dépend des cartes que ses adversaires auront en mains…
L’Aigre Doux

aigre

*** Attention ce texte est une TRIBUNE LIBRE n’engageant que son auteur ***
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