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Méfions-nous des chipoteurs

Publié le 18 mai 2016 par Corboland78

Moi, je me méfie toujours des chipoteurs, ceux qui scrutent avec un air inquiet l’assiette que vous venez de leur servir. Titillant du bout du couteau ou de la fourchette la nourriture, comme s’ils craignaient que n’apparaisse sous une carotte ou une tranche de rumsteck je ne sais quelle dégueulasserie infâme. Déjeuner avec ces gens me crispe et m’agace au plus haut point, bref, me coupe l’appétit.

Parce qu’après avoir touillé le contenu de leur gamelle, les questions affluent, « c’est quoi ces petits trucs blancs, là ? Parce que je ne mange jamais d’ail ! », « J’espère qu’il n’y a pas trop de beurre, je ne supporte pas les matières grasses. », « Ah, non, merci pas de viande, je n’en mange plus depuis que j’ai vu ce reportage sur les abattoirs à la télé », « Pas de charcuterie, je fais un régime, ni de pain qui me fait gonfler, ni de laitages que je ne digère pas… », « Je dégage les oignons, ça me donne des gaz », « Non, le vin, très peu pour moi, je préfère de l’eau, de l’eau minérale en bouteille bien sûr », « Et non pas de gâteau, si tu as un fruit ce serait parfait. »

Je ne sais pas si vous avez déjà eu l’occasion de recevoir des invités de ce type mais c’est à désespérer de tout. Toute la semaine vous vous êtes ingéniés à trouver un menu convenable, vous avez fait les courses et la cuisine et au moment de passer à table, rien ne convenait. De mon temps, on apprenait que lorsque l’on est invité chez des gens, on fait contre mauvaise fortune bon cœur, et par politesse on tâche de manger ce qu’on vous offre. Pour moi, ça reste comme un minimum d’éducation. Mais ça, c’était autrefois.

Je ne sais pas comment font ces personnes quand elles voyagent à l’étranger, dans certains pays exotiques. J’imagine qu’elles n’y vont pas ou bien qu’elles se cantonnent à rester au restaurant de l’hôtel international où elles logent afin de bouffer la même chose ici que chez elles ?

Méfiez-vous de ces chipoteurs, ça dénote un trait de caractère déplaisant, fait d’égoïsme et d’individualisme, de manque de savoir vivre et d’éducation, bref, des gens peu fréquentables.


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