[CES FRESQUES SUR LES MURS]
Ces fresques sur les murs, ce sont les chants Affreschi. Écrire est une nage ancienne. Peinture murale, enduit frais dont la geste mélange la chaux éteinte et le sable de rivière. Le chant Affreschi, c’est le chaos rassemblé de l’eau, de la montagne et du feu. Du bout des doigts caressant la source, le peintre lie — à même la peau d’une femme — la boue écaillée de plis. C’est l’énergie de l’écho. C’est une prière dans un désordre de monarque. Cette fresque sur les murs a l’âge des filles aînées du monde. C’est un peu le début et la fin du souffle. Il y a des mots charriés de torrents phréatiques — d’un bleu dévasté.
Elle perd son eau puis s’en va dans son nu — vacillante — l’écriture humide.
Sylvie-E. Saliceti, « Première stèle | Élan contre la terre » in Couteau de lumière, Éditions Rougerie, 2016, page 36. Préface de Marc Dugardin.
SYLVIE-E. SALICETI
■ Sylvie-E. Saliceti
sur Terres de femmes ▼
→ Le batelier
→ La danse de Sakuntala
→ Je compte les écorces de mes mots (lecture de Sabine Huynh)
→ (dans l’anthologie Terres de femmes) La grenade
■ Voir aussi ▼
→ (sur le site de la revue Traversées) une lecture de Couteau de lumière par Marc Wetzel
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