La prière du Christ sur la Croix qui disait « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font » (Lc 23, 34) conserve toute son actualité aujourd’hui. Que de fois aujourd’hui, le Christ et son Église sont raillés, moqués, critiqués par simple ignorance… cette inculture religieuse profonde et généralisée permet de charrier tout un flux de lieux communs plus ou moins erronés repris parfois de toute bonne foi par les internautes et journalistes ignorants en matière religieuse. Aussi je voudrais plagier cette prière du Crucifié pour les journalistes, twittos, bloggeurs et surfeurs du web 2.0 en tout genre : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils disent ».
C’est bien connu, l’épidémie de Sida en Afrique est due à l’Église catholique qui est contre le préservatif… le pape n’est pas infaillible, la preuve c’est que l’Eglise a souvent changé d’avis… les évangiles ne sont que des histoires fabriquées à posteriori pour appuyer le pouvoir et la domination de quelques-uns… Je ne reprends là que les derniers « lieux communs » que j’ai en tête, mais je pense qu’en se grattant bien la tête on pourrait en remplir des pages et des pages !
Si quelques athées militants véhiculent sciemment de fausses informations ou des calomnies pour détourner l’opinion publique du message évangélique, je pense que la plupart du temps, de tels propos sont repris, répétés à l’infini de toute bonne foi (ou par paresse) par tout un chacun, comme autant de vérités évidentes et biens connues de tous, tellement incontestables qu’elles n’ont ni besoin d’être rappelées ni justifiées. Ce sont de véritables axiomes de la pensée commune.
Ces erreurs et ces certitudes sont alimentées et confortées par une propagande anti-chrétienne, du Da Vinci Code au Marie de Madgala de Patrick Banon en passant par Comment Jésus est devenu Dieu de Frédéric Lenoir. Ces livres, dont les thèmes qui sont repris par les uns et par les autres, comme paroles d’évangile (pardon pour le jeu de mots), sont parfois de véritables succès de librairies et les trop rares réponses, comme par exemple le très bon Christ, Seigneur et Fils de Dieu de Bernard Sesboüe ne bénéficient pas, hélas, de la même résonance médiatique.
Pourquoi ? parce qu’il est toujours plus facile de jeter le soupçon sur quelque chose (on peut toujours calomnier sans preuve, il en restera toujours quelque chose au motif qu’il n’y aurait jamais de fumée sans feu), que de lever ce même soupçon, que de mettre en lumière des faits réels, tangibles, objectifs, chiffrés… que de se livrer à un exigeant travail d’investigation… que de « laver » de tout soupçon justement…
Alors de toute bonne foi, les erreurs et mensonges se répandent et contribuent, dans une société déjà paganisée dans son cœur et dans ses valeurs, à obscurcir et rendre complètement inaudible le message évangélique, la Bonne Nouvelle que l’Église voudrait révéler à tous.
Dans une France où il y aurait selon les sources entre 3 et 6 % de la population qui serait catholique pratiquante, les « racines » chrétiennes sont hélas oubliées. Aussi, je crois que nous les chrétiens, devrions réinvestir le champ de l’apologétique, non pour forcer la conscience des uns et des autres, mais simplement porter à la connaissance des hommes et des femmes de bonnes volontés les principes de base de notre Foi, de préciser quelques grandes lignes de la morale chrétienne, de mettre en perspectives l’Histoire de 2 000 ans de christianisme… bref, de pouvoir faire savoir qui nous sommes !
Faire un petit ménage et rangement intellectuel et culturel me semble un prérequis indispensable pour permettre un vivre ensemble pacifié dans une société plurielle et, le cas échéant, un préliminaire utile pour toute évangélisation éventuelle.