Tu comprendras quand tu seras plus grande, Virginie Grimaldi

Une lecture comme un rayon de soleil: du bonheur, de la folie douce et beaucoup d'humanité. Ou comment l'amour débarque entre les déambulateurs...

Vous connaissez ces pavés autour desquels on tourne un moment, attendant d'y mettre l'orteil précautionneusement, puis découvrant avec délice que l'histoire y est plus que bonne, on y plonge gaiement, faisant s'effacer le volume dans un joyeux bonheur de lecture? Et bien c'est ce qui arrive avec "Tu comprendras quand tu seras plus grande"! Je suis honnête, la couverture ne me plaisait pas, bien m'en pris de dépasser ça. Allez, je vous dirais bien que c'est un de mes nouveaux "feel-good books", mais l'important reste le ressenti. Et on en ressent des émotions, à la lecture des aventures de Julia !

"Quand Julia débarque comme psychologue à la maison de retraite Les Tamaris, elle ne croit pas plus au bonheur qu'à la petite souris. Pire, une fois sur place, elle se souvient qu'elle ne déborde pas d'affection pour les personnes âgées. Et dire qu'elle a tout plaqué pour se sauver, dans tous les sens du terme.
Au fil des jours, Julia découvre que les pensionnaires ont bien des choses à lui apprendre. Difficile pourtant d'imaginer qu'on puisse reprendre goût à la vie entre des papys farceurs, des mamies fantaisistes et des collègues au cœur brisé... Et si elle n'avait pas atterri là par hasard ? Et si l'amour se cachait là où on ne l'attend pas ?
C'est l'histoire de chemins qui se croisent. Les chemins de ceux qui ont une vie à raconter et de ceux qui ont une vie à construire."

N'ayez pas peur, point de guimauve dégoulinante dans l'écriture de Miss Grimaldi! Plutôt une pêche et un super équilibre entre le rire et les larmes.

J'ai été séduite par la délicate énergie bienveillante qui plane sur toute cette histoire. Parce qu'il aurait été facile de placer de l'humour grinçant ou des piques caustiques dans un univers de dentiers et de chaises roulantes. Parce que parfois on s'imagine qu'une intrigue dans une maison de retraite ne nécessite pas autant de pudeur qu'ailleurs. Mais je vais vous dire, Julia n'aurait pas été si parfaitement imparfaite, humaine et finalement si solaire, dans un autre univers que Les Tamaris. Cette bulle dans laquelle elle se reconstruit, c'est une scène de théâtre constant, où les pensionnaires nous surprennent, mettent à mal nos appréhensions et représentations des maisons de retraite. Comme ils font du bien, ces vieux parfois irrévérencieux, émouvants aux larmes, fantaisistes et déterminés ! Pas étonnant qu'ils remettent les pendules à l'heure à une jeunette embourbée dans ces tracas ! Impossible pour moi de résister à lire certains passages à voix haute, il fallait bien justifier à mon entourage ces nombreux éclats de rire et ces yeux humides aux instants de cœur qui se serre.. Généreux, justement dosé, et avec cette petite pirouette finale inattendue qui achève l'histoire en beauté, une très jolie lecture !!

Merci pour ce roman qui regonfle, merci pour ce petit coup de pied au *** malicieux mais pas moralisateur, pour cette romance optimiste mais pas niaiseuse. J'aurai aimé avoir ce livre sous la main quand j'arpentais les couloirs de la maison de retraite de mon grand-père, je suis heureuse de savoir qu'on peut changer de regard et "grandir". ;)

Virginie Grimaldi devient une "serial-blues-killeuse", et après son 1er best seller "Le 1er jour du reste de ta vie", elle confirme ici la force d'une écriture vive et irrésistible sur les petits bonheurs de la vie.

Je pourrais citer les liens vers tous les billets élogieux qui fleurissent déjà sur cette histoire, mais l'auteur le fait bien mieux sur son blog.

Tu comprendras quand tu seras plus grande, Virginie Grimaldi, Editions Fayard ( mai 2016), 512p., 19,90€

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