« L’exactitude est la politesse des rois, » aurait dit Louis XVIII. Je ne sais pas si c’est lui qui l’a réellement dit, on fait tellement dire de choses aux absents, en tout cas cette formule me plait particulièrement et en toute occasion je m’efforce de l’appliquer. J’ai toujours détesté être en retard, ce qui d’une certaine manière ne manque pas de logique, car je déteste encore plus attendre. « Ne fais pas aux autres ce que tu ne veux pas qu’on te fasse », autre proverbe faisant écho à la formule du roi Louis.
Du plus loin que je me souvienne, j’ai donc toujours fait le maximum en mon pouvoir afin d’éviter d’être en retard. Si je dois aller quelque part, je calcule le temps théorique du trajet, auquel je rajoute l’éventualité d’un incident imprévu – métro en panne, embouteillage sur la route etc. – et par là-dessus j’exagère cette prévision en arrondissant le temps à la demi-heure supérieure ou plus selon le parcours envisagé.
Du coup, je n’ai pas de souvenir de retard, au contraire je suis toujours en avance. Car si je n’aime pas attendre les autres, je n’aime pas non plus avoir à me presser. Un incident imprévu m’obligeant à accélérer le pas m’exaspère au plus haut point, car comme l’autre, j’aime à croire que « je suis maître de moi comme de l’univers », or qu’y-a-t-il de plus jouissif que d’être maître du temps ? Dompter le temps qui passe, ne jamais se laisser déborder, c’est l’un des rares combats que j’ai toujours mené avec le plus d’énergie.
D’ailleurs, ce n’est pas tout ça, mais je dois vous laisser si je ne veux pas être en retard pour ce que j’ai à faire maintenant…