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604- Berceuse macabre

Publié le 02 juin 2016 par Stiop

Alors, je suis trop candide pour comprendre la subtilité de la politique et je suis trop éloigné des débats qui agitent les religions, les ethnies et les peuples.

J’ai une conception idéaliste de la tranquillité et des rapports pacifiés entre les gens qui se déterminent parfois à la suite de conflits.

Je crois, comme beaucoup d’entre vous, à l’éducation, à la différence tolérée, à la chance que l’on donne même à ceux qui vous ont parfois déçu, et je ne crois pas aux Bisounours.

Je suppose que nous sommes maîtres de notre destin dès lors que l’on a passé un certain âge, et notamment en Occident où on ne manque de rien pour s’épanouir.

Je ne participe pas à la surenchère qui consiste à être plus riche, plus influent ou plus ambitieux que mon pire ennemi, je lui laisse, je m’en fous, je recherche la paix avec les autres pour augmenter ma paix intérieure.

Je suis certain que l’on doit aimer les enfants, les protéger, les élever, les guider à sa manière avec ses convictions, ses névroses, ses imperfections et sa volonté invérifiable de bien faire. Et on échoue, et on réussit. Et on persévère.

C’est assez rare, mais, je ne sais pas où va cette narration, elle est perdue, elle est hagarde, elle a le souffle coupé. J’aimerais pouvoir écrire une chanson douce et je sais que je n’y parviendrai pas car le point de départ de mon texte, c’est la publication d’une photo que vous aurez peut-être déjà vue si votre regard est allé plus bas sur cette page.

Je suis blessé dans mon âme de papa, je suis choqué, outré, détruit, je ne parviens pas à avaler ma salive, j’ai envie de tout abandonner lorsque je vois l’image de cet enfant qui ne respire plus, qui est mort sans avoir réellement goûté le bonheur de la vie que sa mère lui avait confié il y a quelques mois.

J’imagine en frémissant, ses balbutiements de voix, ses mimiques adorables, ses sons charmants, ses pleurs de faim et de fatigue, et sa main toute entière qui se serre autour d’un seul doigt.

Je n’imagine pas quand l’eau s’est engouffrée dans sa gorge de manière définitive.

Je ne suis pas croyant, petit bonhomme, je ne crois pas que tu iras au Paradis, tu es juste « décédé » comme disent les médias. Je ne suis pas croyant mais je t’adresse une prière, à ma manière, avec mon coeur, avec ma tristesse.

J’espère que ta beauté et ta fragilité te mèneront vers des chemins plus calmes, vers des sites moins hostiles : et c’est à cet endroit, qu’à terme, j’aimerais te rencontrer.

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