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Dépression et anxiété dans la SEP

Publié le 17 juin 2008 par Pat La Fourmi

Des chercheurs norvégiens confirment que l’incidence des symptômes de dépression et d’anxiété est plus élevée chez les personnes atteintes de sclérose en plaques que chez les autres

A. Antonie G. Beiske, M.D. (Centre hospitalier universitaire, Akershus, Norvège) et ses collaborateurs ont publié les résultats de leur étude dans European Journal of Neurology (Mars 2008;15(3):239-45). Leurs travaux ont été financés par l’organisme norvégien de la SP, le Hølands legacy, le Per B. Larsens legacy, le Kjell Alames Legacy et le bureau de Bergen de l’organisme norvégien de la SEP.

Des chercheurs de la Norvège ont constaté que l’incidence des symptômes de dépression et d’anxiété était significativement plus élevée chez les personnes atteintes de SEP que chez les personnes non atteintes de cette maladie. Leur étude fournit des données importantes sur la survenue de changements émotionnels chez les personnes atteintes de SEP et sur la nécessité de recourir plus souvent au traitement de ces symptômes.

Des changements émotionnels sont souvent observés dans la SEP. Ils sont liés, d’une part, à la réaction au stress engendré par le fait de vivre avec une maladie chronique et imprévisible et, d’autre part, aux troubles neurologiques entraînés par la maladie. La dépression profonde, les sautes d’humeur, l’irritabilité et les épisodes de rires ou de pleurs incontrôlables posent des défis importants aux personnes atteintes de SEP et à leur famille.

L’équipe du Dr Beiske a étudié les symptômes de dépression et d’anxiété chez les personnes atteintes de SEP de quatre municipalités de l’est de la Norvège. Les chercheurs ont pu collecter et analyser les résultats d’examens cliniques et neuropsychiatriques de 140 patients. Ont été exclus de l’étude les patients qui présentaient des troubles cognitifs ou psychiatriques graves ou une maladie sérieuse autre que la SEP. Les données ont été comparées aux résultats d’une étude de 2001 sur la santé en général et la santé mentale des Norvégiens. Les outils de mesure cliniques comprenaient la HSCL-25 (Hopkins Symptom Check List), simple et courte liste de contrôle des symptômes de dépression et d’anxiété. Dans le groupe des personnes atteintes de SEP, la fatigue a également été évaluée. On a demandé aux participants atteints de SEP s’ils avaient déjà été traités par un psychiatre ou un psychologue ou s’ils croyaient qu’ils devraient être traités contre la dépression ou l’anxiété.

Au total, 31,4 %des personnes atteintes de SEP ont déclaré avoir éprouvé des symptômes de dépression; ce taux est significativement plus élevé que celui de la population en général, évalué à 16,1 %. Par ailleurs, la proportion des personnes atteintes de SP qui avaient souffert d’anxiété était de 19,3 %, soit un taux nettement plus élevé que celui du groupe témoin, qui se situe à 10,9 %.

Dans le groupe de personnes atteintes de SEP, la fatigue et le jeune âge à l’apparition de la maladie étaient associés de manière importante à des symptômes de dépression. De leur côté, les symptômes d’anxiété étaient liés à la fatigue et à la douleur, à une activité réduite de la maladie et au jeune âge à l’apparition de la maladie. Comparés aux participants qui ne souffraient pas de fatigue, ceux qui en souffraient avaient un taux de risque de symptômes de dépression presque quadruplé et un taux de risque de symptômes d’anxiété plus de cinq fois plus élevé. En outre, chez les personnes qui éprouvaient de la douleur, le taux de risque de symptômes d’anxiété était plus de quatre fois supérieur à celui des autres. Seulement 15,9 % des patients avaient été traités contre la dépression, et 11,1 % contre l’anxiété. De tous les patients non traités qui déclaraient ressentir des symptômes de dépression ou d’anxiété, 18,2 % ont exprimé le besoin de traitement.

« Les symptômes de dépression et d’anxiété, associés ou non à d’autres symptômes de la SEP, altèrent les capacités du patient », soulignent les auteurs. « En conséquence, ils doivent être identifiés et traités, et non interprétés comme une conséquence naturelle et inévitable du processus pathologique."

vu chez Bébie


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