La BD franco-belge tira son dynamisme d'hebdomadaires -"Spirou", "Tintin", etc.-, dans lesquels émergèrent les
La BD franco-belge s'est enlisée depuis dans des recettes commerciales juteuses et une quête de reconnaissance qui n'est qu'un attrape-couillons. De solennels cacouacs ont inventé "l'art séquentiel" ou "l'art silencieux", en même temps que la spontanéité disparaissait.
La nouvelle revue de BD "Pandora", dirigée par Benoît Mouchart, traduit parfaitement le niveau d'incompétence actuel ; bien qu'il a sous la main une vingtaine d'auteurs, parmi les plus réputés et prometteurs (Blutch, B. Evens, Harambat, Vivès, Loustal, Spiegelman, etc.), "Pandora" n'est pas autre chose qu'un catalogue insipide, sous une couverture ratée (B. Vivès n'est pas le meilleur illustrateur qui soit) ; on pourra apprécier tel ou tel chapitre, isolément (celui de Vivès n'est pas mal), mais le minimum vital requis pour faire une revue manque. En comparaison, la revue "Lapin", vitrine de "L'Association", assez creuse elle aussi et qui contribua au snobisme, avait du moins le mérite de publier et mettre en avant de jeunes auteurs inconnus.
Casterman et B. Mouchart ont pris tellement peu de risques avec "Pandora" que cette revue ressemble à un musée ou à l'académie française de bande-dessinée.
Pandora n°1, Casterman, mai 2016.