Un malaise général semble s’être abattu sur nous depuis de longs mois, chaque jour un peu plus pénible à supporter. Tout nous échappe et comme des enfants en bas âge découvrant la réalité du monde qui les entoure, nous nous apercevons que nos croyances et certitudes n’ont jamais été des faits gravés dans le marbre pour l’éternité.
La Nature que nous pensions dominée, nous rappelle qu’il n’en est rien. Les inondations récentes, celles de Paris – pour le symbole – encore plus que les autres. La Grande Ville, la ville Lumière a failli plonger dans le noir total. Le zouave en a bavé mais il s’en est fallu de peu que la catastrophe ne soit pire encore si les réseaux électriques, l’internet et toute cette cuisine faite de tuyaux enfouis auxquels nous de songeons jamais avait été engloutie sous les eaux.
La violence elle aussi s’est installée durablement dans nos vies qu’on croyait civilisées. Les casseurs dans les manifestations s’en prennent à tout et à n’importe quoi, sans la moindre esquisse de raisonnement idéologique qui pourrait apporter un semblant de justificatif. Les hooligans n’hésitent pas à traverser l’Europe de part en part pour le semble plaisir de se foutre sur la gueule au milieu des villes, barbares étoiles filantes qui cassent et se cassent sans qu’on comprenne très bien le bénéfice qu’ils en tirent. Tout cela ne serait rien, car existant depuis déjà longtemps, s’il ne fallait y rajouter le terrorisme de l’Etat Islamiste, cette fripouillerie mondiale, ce cancer métastasé qui peut se passer de moyens et d’organisation sophistiqués, un type avec une arme au milieu d’une foule et c’est un carnage assuré auquel il est absolument impossible de faire face. D’autant plus redoutable que la mort pour le terroriste lui-même est son but recherché. Comment lutter contre un ennemi qui veut mourir pour assurer son salut ?
Nous, particuliers et citoyens, ne pourrions nous retourner que vers les politiques et l’Etat afin de trouver le réconfort moral, mais là encore tout n’est plus que ruines. L’impuissance des politiques de tous bords est effarante, l’Etat perd chaque jour un peu plus de son autorité et ne paraît plus être garant de notre sécurité.
Et quand en dernier ressort, nous cherchons l’espoir ailleurs, au-delà de nos frontières, la vue élargie n’embrasse qu’un immense désespoir : l’Europe s’effiloche, les Anglais veulent la quitter, les Pays-Bas y songent aussi… Quant aux Etats-Unis, la seule présence de Donald Trump en candidat désigné crédible par une partie de l’électorat, pour la présidence du pays ne peut qu’affliger et inquiéter.
Cette sensation particulièrement anxiogène de ne plus rien maîtriser, à aucun niveau, pousse certains à des actes irréfléchis qui eux-mêmes, par un effet de cercle vicieux, entretiennent cette impuissance généralisée. A une époque nous disions que le monde ne tournait plus bien rond, je crains qu’aujourd’hui il ne tourne plus du tout.