Une petite ville comme Gap, lorsque que traversée, bien pimpante, elle est, proprette, colorée, presque joyeuse...
Puis, juste à coté de l'église de l'évêché de Gap, j'aperçois cette verrue contre humaine: Un petit muret où il serait loisible de s'asseoir, de s'allonger, sauf, que cette semaine un esprit très malade de la municipalité y a fait construire une fortification de notre âge incontinent. C'est le même esprit qui il y a pas si longtemps à phosphorer afin de créer les miradors les plus efficace...
Un truc anti- SDF. Vous savez ces choses mis en verticale afin "qu'ils-quelles" ne puissent s'allonger et ternir le décors bien propret. On peut pas dire que la ville de Gap soit envahie par des hordes de sans logis, et pourtant, les quelque uns qui dépareillent la belle ordonnance (ville la plus sportive de France 2013 - quelle connerie et ils y crois ces c...!), Ville joliment décorée, avec des vaches en plastic à un rond point centre ville, bref, dans l'apparence, dans l'appât-rance.
Comme vous le voyez sur la photo ci dessus, il a fallu sacrifier un arbre, puis payer un employé (1 qui bosse, 3 qui le regardent) pour viser, couper, puis mettre de la colle, puis, enfiler ces bitoniaux verticaux. Dire qu'il y a eu une décision en verticale à la mairie: un concepteur, un décideur, un comptable, puis des exécutants... Pour "ça"! Que les sans abris ne puissent s'asseoir-s'allonger pour dormir; mais quelle horreur! Chassez ces merdes que je ne tolérerait vouoir! du vent manants! Quant à notre-entre nous!
Il en va ainsi en royaume de France, le vilain, le sans dent ne doit être visible, il doit se fondre, s'évaporer, devenir nuage; Pour con-penser, il y a les parterres fleuris, les vasques de plantes débordantes, des platanes en colonne, des trottoirs ripolinés. Une quiétude qui ignore... Des vieux qui jacassent, des votants en cervelles perdues, des limbes... Et le passant n'y voit rien, nie! Même les pires immondices que notre société produit. Dire qu'il y a des jeunes qui vont dans des écoles de design pour créer ces sièges d'abribus où il est impossible de s'assoir longtemps et encore moins de dormir... Le pire, ces "pièces d'art" qui décorent le devant des banques et boutiques; Des trucs toujours pointus qui empêchent le clodo de s'abriter les jours de pluie, de neige.
CREVE SALE PAUVRE.
Ca me fout rondement les boules!
Le MeilleurEt comme d'hab en bon petit soldat de la révolte esseulée, n'entendant que ma petite voix de dedans, je rentre dans l'église toute proche afin d'en parler au curé. Ben oui, je suis de ceux qui crois qu'un curé ça a de l'empathie pour son prochain...Un peu comme moi qui n'est pas curé ma sœur, et ma sœur n'en a cure!
Au milieu de l'allée centrale un mec agenouillé pourtant un sac à dos.
Comme il sort au moment où j'entre je l'interpelle. "Dis t'as vu à quelques mètres de là?". Le mec doit me prendre pour un illuminé. Je lui demande de me suivre à quelques mètres de là. Il hésite, puis.
Il s'appelle Sergio, un Espagnol de Castille. Il fait son pèlerinage religieux. Lorsque je lui décris ce nouveau instrument digne de l'inquisition, il est fort étonné: oui, il n'avait rien vu. Je lui explique qu'en France nous sommes dans la culture de l'apparence. S'il traverse la ville de Gap en regardant ce qui est autorisé de regarder, et bien, la France est le pays de cocagne de l'humanité, des droits de l'homme et toutes conneries acceptables... Mais-mais gueulaient les chèvres! En hihan! regardant de plus près sœur âne... Et bien y'a ça. Ces bancs d'infamie, pondus par des élus, puis des citoyens "responsables" qui passent sans même s'en rendre compte.
La force de notre système c'est d'être "fantomatique", invisible pour celui qui ne veut, qui ne peut voir, observer, regarder. Les pires injustices se passent devant VOS YEUX CITOYENS, mais vous n'y voyez rien... La machine à décerveler est passée là, vos neurones sont en pannes, vous êtes en état de mort cérébrale très avancée; vos dernière fonctions sont de bouffer, chier, baiser (un tout petit peu), dormir et consommer à crédit.
Nous avons fait chemin pendant 15 minutes sur la route Napoléon Sergio et moi, et cahin-caha, avons découvert rapidement que NOUS, étions les acteurs de ce monde, de cette même communauté qui désire que nous soyons tous des membres aimant, avide de justice. En comparant son pays et le mien nous avons trouvé très vite ce qui nous rassemblait: NOUS les gens haïssons de + en + ce 1% qui nous opprime, nous le haïssons si fortement que, et c'est certain allons le détruire corps et pas âme car "il" n'a jamais eu d'âme ce 1%; "il" disparaitra de la surface de notre chère planète et ainsi nos enfants pourront vivre. Enfin!
Sergio qui a refusé de monter dans ma bagnole, car pèlerinage oblige, sur la route 86 en direction de Grenoble, je lui avais expliqué qu'il marchait sur la route Napoléon. Pour un espagnol Napoléon signifie; l'agression, l'injustice le meurtre... Et surtout en se disant adieu, cher Sergio, toi et moi avons crié: NO PASARAN!
Que ta croyance en dieu te donne une route paisible et enrichissante; quant à moi: Je me fous de dieu, mais crois fort en NOUS les gens. Qui allons renverser cette oligarchie qui nous opprime. Juste une question de temps, et nous serons sans pitié.
Fasses, que je le visses de mon vivant.
Georges Zeter/Juin 2016