Jamais je ne serai repu
de ce festin de chair.
Aux jardins de la nuit lunaire,
errant à peu près nu
dans le dédale des odeurs,
je rôde, fauve ardent,
le regard pénétrant
l’ombre parcourue d’ombres.
Lorsque, aux parties les plus douces,
je mords jusques au sang,
c’est à la fin des ans
que je bois à la source.
Et quand je n’aurai plus d’âge,
plus jamais cette angoisse,
plus la hantise que tout passe :
l’ombre sera vaincue.
Edvard Munch, Autoportrait en enfer.