Pour Gérard Joulié
Ce que j’aime chez vous,
c’est ce lord, mon ami ;
chez vous l’élégance
et la mélancolie
diffusent comme un nimbe d’or.
Nos conversations, le soir,
à l’infini s’allongent,
au hasard des bars.
Et par delà minuit
(rappelez-vous cette soirée d’été
aux jardins Boboli, lorsque nous parlions
de ce que peut-être il y a après) ,
sur la marelle des pavés
nous jouons encore une fois
à deviner qui le premier
contemplera le Paradis.
Aux jardins Boboli, cette nuit-là,
vous m’aviez dit que vous,
vous croyez qu’on revivra
comme ça, tout entiers.
Pour moi, vous ai-je dit,
je n’en sais rien. Patience.
Je ne crois pas bien, mais
comme au cinéma j’attends
la fin de la séance,
les yeux fermés.
Comme aux jardins Boboli de Florence,
je souris en silence.
(Florence, 1973-2016)