Blogs : les procès n'ont pas fini de pleuvoir

Publié le 17 juin 2008 par Maldoror

Fumées noires, ouais. Parce que ça pue.

Ca pue, ce billet crétin d'un pauvre individu qui a publié, à une adresse que je ne donnerai pas, un billet, qui se voulait sans doute brûlot, mais sans aucun crédit historique, sur le massacre d'Oradour sur Glane.

Pour avoir visité Oradour, j'en ai ressenti toute l'horreur, ces maisons détruites, dans lesquelles ont peut encore voir des landeaux rouillés, détruits dans les décombres ; cette église ; ces montres, arrêtées à l'heure fatidique de l'incendie de l'église, dans laquelle ont péri, vivants, des femmes, des enfants... Comment exprimer l'horreur absolue ?

Cet homme, qui se fait appeler "Enzo", a écrit n'importe quoi, et je m'inscris résolument en faux contre sa révision de l'histoire. Mais :

- Je n'aime pas l'idée que l'on requiert 4 ans de prison contre un homme qui a dit ce qu'il pensait, même s'il pense n'importe comment.

- Je n'aime pas que l'on profite de ce genre de crétins pour museler en creux tous les blogueurs, en leur envoyant un message d'avertissement subliminal.

- Je ne pense rien de bon de cette multiplication des procès que l'on voit fleurir contre les blogueurs. Demain, je dirai dans un billet que tel acteur est nul, ou que tel politique ment, et combien aurais-je de procès pour avoir dit cela ?

Finalement, veut-on permettre aux citoyens de dire ce qu'ils pensent, et de l'écrire sur le net, ou veut-on les faire taire, et préfère-t-on les voir descendre dans la rue, pour accrocher des aristocrates à des lanternes ?

Condamner cet homme à un Euro symbolique de dommages et intérêts à verser aux plaignants, voici qui me semblerait juste. Mais le condamner à la prison, c'est condamner tous les blogueurs, quels qu'ils soient, au silence, sur quelque sujet que ce soit.

Parce qu'aujourd'hui, c'est la révision de l'histoire qui motive le procès, mais demain ce sera la raison d'Etat, et après-demain, ce sera vous ou moi qui seront devant un tribunal, parce que nous aurons critiqué notre sous-préfecture, ou que nous aurons affirmé que le gouvernement ne fait rien pour endiguer le chômage.

Si vous ne défendez pas vos libertés, ne vous étonnez pas qu'on vous entrave.

Ceci étant, pour avoir une idée de ce qui s'est réellement passé à Oradour, indépendamment des délires du bloggeur incriminé, vous pouvez aller voir là : http://oradoursurglane.free.fr/