Savoir communiquer, c’est tellement simple, mais ça prend toute une vie
Comment dire à sa mère que son mari est mort?
Je ne sais pas trop pour ma sœur, c’est elle qui le lui a dit, mais, pour moi, dire à ma mère que son mari était mort me semblait si difficile.
Mon neveu, le plus jeune, début vingtaine, m’a dit, devant toutes mes tentatives d’exploration de paroles explicatives qui ne feraient pas de peine à ma mère :
« Bien, dis-lui que papi est mort. C’est tout. Dis la vraie affaire. Ce n’est pas compliqué. »
Il avait bien raison. Il n’y a pas d’entourloupettes à utiliser pour dire à quelqu’un que son conjoint est décédé .
Pis, dans un autre ordre d’idées, je jasais avec des collègues la semaine dernière au lunch. Je leur racontais qu’un de mes ex me demandait souvent de confirmer ce qu’il comprenait de ce que je disais.
Je n’avais jamais vu un gars faire ça.
Quand je lui ai demandé pourquoi il validait toujours sa compréhension de ce que je disais, il m’a répondu qu’il avait perdu sa conjointe parce qu’il ne le faisait pas.
Il a fini par m’expliquer que, trop souvent, nous interprétons les mots, les gestes, de l’autre de manière inadéquate. Parce qu’on ne valide pas notre perception des mots et gestes de l’autre, nous nous forgeons une opinion malsaine de l’autre. Puis, parce que nous n’en parlons pas à l’autre, nous devenons aigris et agissons comme. Cela génère chez l’autre, un même comportement, aigri. Ce qui revient comme un boomerang de l’un à l’autre. Jusqu’à tuer toute relation.
Le plus fort dans toute cette histoire, c’est que si, comme mon ex, tu as assez de maturité pour rencontrer l’autre et lui demander si ce que tu perçois est juste, la plupart du temps, tu verras que ce n’est qu’un problème de communication.
Mais pour bien communiquer, je le dis souvent, cela prend une grande dose d’amour (non sexuelle, on s’entend).
Moi, mon plus grand problème, c’est que ma dose d’amour est trop grande envers tous. J’en suis fière malgré tout. Mais combien suis-je blessée trop souvent!
La vie est en train de m’apprendre à ne pas donner aveuglément mon amour. C’est dur pour moi. Mais ça fait trop de fois qu’on me la fait. Je pense qu’il y a un message. Malgré tout, je m’aime pour cet amour que je donne gratuit, même s’il me revient par la force d’un canon.
La morale de l’histoire, ne salissons pas les autres, tant que nous ne connaissons pas les dessous de l’histoire. Cette leçon, je me la sers en premier, et puis à vous.
J’espère que vous et moi aurons l’intelligence, et assez d’amour, pour communiquer avec respect de l’autre pour grandir ensemble, et non contre l’autre.
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