Ici, pas de cris, pas de pleurs. Seulement un homme qui gagne en expérience, apprend, se perfectionne. Des rencontres, des échanges, des dialogues. Toute une vie grouille derrière cette vitre.
De l'autre côté, des cris, des pleurs et une indifférence insupportable.
Qu'est-ce-que je fabrique ici ?
Je me construis un monde meilleur, un monde qui m'accepte, me comprend, m'écoute, me fait renaître. J'existe ICI. Je ne suis pas invisible.
Ici, je réussis. Ici, j'oublie tout. Ici, je suis quelqu'un. Ici, on m'admire.
Pourquoi ?
Parce que…
Personne ne comprend.
Le collège, c'est galère. Moyen en classe, passionné par rien, aimé de personne, bouc émissaire. Même les profs ne me voient plus. Je préfèrerai que ce soient les élèves qui m'ignorent.
Malheureusement, eux, ils savent toujours où me trouver… Je connais parfaitement l'odeur de la poubelle ou l'aspect du fond de la cuvette des toilettes. Je sais ce que ça fait que de recevoir un ballon en plein dans le ventre ou la douleur d'un coup de point dans le nez.
Solitude.
Mon père hésite à se trainer jusqu'au frigo pour boire une bière. Ma mère rentre tard.
Et moi je deviens Karayak, le plus grand guerrier qui soit le temps d'une soirée.
Merci monsieur internet.
Toute ressemblance avec des situations réelles ou avec des personnes existantes ou ayant existées ne saurait être que fortuite.