Quand la situation est vraiment grave,
il n'est pas nécessaire de l'aggraver davantage
en qualifiant mal le carnage,
on tue Nice plutôt deux fois qu'une.
On se disqualifie.
À moins d'être dépravé,
force est de reconnaître qu'il ne s'agit là
que d'un acte isolé commis par un arriéré mental,
en dépression ou en perdition totale.
Et sa préméditation n'enlève rien à son aliénation.
Bien au contraire.
Il n'y a pas plus cohérent qu'une psychose.
Toute raison qui se sent abandonnée
est susceptible de recourir à un acte insensé...
et lorsque le mal est extrême,
d'aboutir à une folie meurtrière.
D'autres en ont vu d'autres...
Souvenez-vous de ce pilote du nord
qui a brusquement perdu le nord
en précipitant ses passagers par dessus bord !
Le forcené cherchait à infliger
son suicide à la collectivité.
De là à qualifier son horrible forfait
de terrorisme islamiste
il n'y a qu'un pas que tous les malfaisants
ont vite fait de franchir en mesurant l'inconséquence
de leur analyse... de leur bêtise.
Tout le monde le sait :
l'incrimination infondée est souvent
plus criminelle que le crime...
Nos gouvernants nous terrorisent
encore plus que les terroristes
en instruisant de fausses pistes.
Le radicalisme est redoutable,
mais l'instrumentalisme est encore plus redoutable.
C'est d'un cynisme affligé,
d'un populisme affligeant.
À force de vouloir faire de l'islam
l'ennemi universel,
on finit par renforcer
toutes les dérives individuelles.
Et on se discrédite
en accréditant la thèse
d'un prétendu choc des civilisations.
Ce sont les plus vils hélas
qui provoquent des guerres civiles.
On n'en est pas loin.
On ment aux français
quand on stigmatise les français musulmans...
qui deviennent des proies visibles et irascibles
pour une nation qui n'a pas trouvé
d'autre bouc émissaire que de s'en prendre
à une part d'elle-même.
Quel mal faut-il encore à nos politiques
pour qu'ils se sentent enfin bien ?
Que Daech revendique
leur incompétence satirique ,
ou comble leur vide idéologique ?