Charlevoix, destination champêtre. Cette région reconnue pour ses beaux paysages a su se faire connaître d’une autre façon grâce au Festif. Déjà à sa 7e édition, ce festival de Baie-St-Paul a été nommé par plusieurs comme étant l’une des destinations à ne pas manquer pour l’été 2016. Alors pourquoi résister à la tentation? Même les pitous virent canette!
Chien/Photo: Etienne Galarneau
Par François Larivière et Etienne Galarneau
Pour varier l’expérience par rapport à la dernière édition, les représentants de Feu à Volonté ont décidé d’explorer divers mode de séjours. Plutôt que de rester chez l’habitant, on opte pour, d’une part le camping et, d’autre part, la formule Vincent Bolduc, «Une nuit à l’école». Les gens profitant de ce service sont variés et, avouons-le, on est parfois étonnés:
Cercle des fermières/Photo: Etienne Galarneau
D’entrée de jeu, en sortant pour la première fois de la zone camping vers le site principal, un employé nous interpelle au loin en disant «T’as juste une bière de route? Icitte, c’est minimum 2». On hésite donc à savoir si c’est par alcoolisme ou par prévention d’une longue marche. Quelques pas plus loin, un boutentrain crie dans la rue «Une douze, ça se boit vite», le tout à 5 minutes du site. Tirez-en vos conclusions.
Même les racontars concernant le festival semblent exagérés. La rumeur veut que, l’an dernier Jean Leloup avait été vu à de nombreuses reprises et que les organisateurs en profiteraient pour le programmer dans le cadre d’un spectacle surprise. Du moins, tout le monde connaissait l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours (ou le loup, dans le cas présent). Cette année, certaines personnes ont lancé que si Marilyn Manson était absent de son spectacle au Centre Vidéotron ce jeudi, c’est qu’il devait avoir une bonne raison, tel qu’assister au Festif! Quitte à crier au loup, aussi bien le faire avec démesure.
Le coup d’envoi se fait avec Plume Latraverse à l’Hôtel Le Germain. «17 h», qu’on répond à un garçon avec la même voix que Bart Simpson lorsqu’il nous demande à quelle heure ça a lieu. On espère qu’il a un billet, parce que même avec une passe complète, on n’a pas accès au tour de chant de Plume; chose que l’on apprend à nos dépends une fois arrivés sur place. Il semblerait que ce soit le même traitement pour Avec Pas d’Casque vendredi sur le quai de Baie Saint-Paul. Un dossier à suivre.
Pour les malchanceux qui n’ont pu entrer dans l’hôtel, la fête débute à 18 h 30 sur la grande scène Desjardins avec le groupe de Gab Paquet, augmenté d’un saxophone, qui vient chanter l’amour, la tendresse et les plages de Santa-Barbara au public de Baie Saint-Paul.
Gab Paquet/Photo: Élise Jetté
Dans ses envolées lyriques et son partage avec le public, Gab prend quelques bains de foule, ce qui nous permet d’avoir un plein regard sur son corps de prince. À regarder sa prestance, il est facile de dire qu’il pourrait aisément se tailler une place de choix dans l’univers de Douteux.org. La preuve: il garde sa pièce Papa maman bébé amour pour le rappel. Le titre en dit long!
Belle pièce d’homme/Photo: Etienne Galarneau
Par la suite, une petite pause s’impose. Quoi de mieux qu’un beau parc pour enfant directement à côté des toilettes chimiques. De quoi me faire regretter de pas encore en avoir…
Balançoires/Photo: François Larivière
L’excitation est à son comble en attente du prochain spectacle: Busty and the Bass. L’organisation prend parole pour nous annoncer que cette prestation est commanditée par le restaurant préféré de notre boy Stephen Harper: Tim Hortons! Après plusieurs minutes sur place, toujours aucun Timatin n’a été lancé dans la foule. Alors à quoi bon rester?
Busty and the Bass/Photo: François Larivière
Une visite au fournisseur d’alcool le plus proche est de mise. On peut d’ailleurs y faire de belles rencontres, comme… un acteur au dépanneur (tsé le gars qui joue dans telle affaire).
Acteur/Photo: François Larivière
The Cat Empire se lance sur scène en formule complète, avec cuivres et décors, pour présenter son deuxième concert à Baie-Saint-Paul. Après une présence remarquée en 2013, les Australiens performent pour une foule conquise qui les attendaient avec impatience. On se demande cependant pourquoi le public chante Calvaire de La Chicane avant que le groupe commence à jouer. Les minets nous surprennent par un nombre important de pièces tirées de leur album de 2013, Steal the Light, alors qu’ils viennent de faire paraître Rising with the Sun en mars. L’apogée du spectacle est probablement le moment où ils chantent «na na na na na na na na».
The Cat Empire/Photo: Etienne Galarneau
La journée étant loin d’être finie à l’approche de minuit, nous avons droit à une prestation de Dead Obies dans le Chapiteau de la Fabrique Culturelle.
Dead Obies/Photo: Élise Jetté
La basse se fait entendre des lieux à la ronde. Sur place, les gens qui semblent dans un état de plus en plus avancé se massent afin de feel «Le Do It» pleinement. Les gars sont clairement venus pour faire exploser l’endroit. Ils ont même réussi à faire venir Philippe Fehmiu jusqu’à Baie-St-Paul!!
François avec Philippe Fehmiu
En même temps, Francis Faubert réchauffe la foule entassée dans le sous-sol de l’église avant l’arrivée de Goules vers 1h du matin. Vue la circulation d’air minime dans la salle, on se demande cependant si on aurait dû se réchauffer avant.
Qui dit Les Goules dit également notre grille comparative d’évaluation pour le meilleur de leurs spectacles.
(Liste des pièces: Coma, Parle Parle, Bouddha, Taupe, Canton, Fifotte, Coat de cuir, Bateau mort, Vendeur, Pirahna, Fétiche, Régimes, Pendaison, Baleine, Crabe, Ville (Brunante) EN RAPPEL: Fermez vos gueules, Biker, C’est quoi ton son?)
Évidemment, les pièces de Coma sont encore mises de l’avant, la tournée oblige. Cependant, on note quelques variations dans l’ordre, comparativement à leur spectacle de Montréal à la Sala Rossa qui ajoute un peu de relief. Memories est encore l’album le moins représenté mais l’ajout de Canton aide à redonner ses lettres de noblesse à l’album Les Animaux, qui nous apparait injustement boudé.
(Énergie du groupe) Rien de neuf à déclarer. Tout est beau et tout se passe bien.
(Énergie de la foule) Pour accueillir la formation dans le cadre de sa première présence au festival, les spectateurs étaient survoltés. On note aussi quelques têtes grises parmi ceux-ci. Si notre premier jugement est de croire que leur présence est accidentelle, on découvre bien vite que la troupe de Kouna séduit tous les gens dès le début. Une résistance se fait sentir par contre auprès des gens qui arrivent vers le milieu ou la fin de la performance.
En somme: nouvelle première place de «meilleur spectacle des Goules», avec en deuxième place le lancement à la Sala Rossa. Nous continuerons notre recherche empirique.
La pluie aura vite faire de refroidir les ardeurs des gens après un show aussi disjoncté. La ville est d’un calme à rendre jaloux une île déserte. Par contre, quelques survivants flânent autour des derniers tisons d’un gros feu. Un des mécréants se permet de lancer tout bonnement «J’ai été plus triste de la mort de Juste Leblanc que de mon propre oncle». Ce dernier, n’étant pas encore couché à 6 h 45 malgré le fait qu’il travaillait à 7 h à la bétonnière juste à côté, s’est fait détrôné par un amoureux de la bouteille.
De peine et de misère, il a été possible de coucher le bébé après qu’il ait réveillé le camping afin de ravoir son 60 oz, visiblement trop avancé. Quoi de mieux que de sortir de sa tente pour dormir dessus..