La famille des Lastours à travers le Moyen-age.
La lignée des Lastours trouve son origine, d'après les chroniques de Geoffroy de Vigeois durant la seconde moitié du Xème siècle, avec un certain Gulferius de Lastours. Celui-ci reste l'ascendant des Lastours le plus ancien.
A la fin du Xème siècle, les Lastours font déjà partie de la haute aristocratie limousine. Ils
Durant les décennies suivantes, le lignage des Lastours est bien ancré dans le paysage nobiliaire limousin. Ils sont clairement parmi les personnages les plus importants de la région, ce qui les oppose régulièrement et violemment aux vicomtes de Limoges, qui voient en eux des vassaux quelque peu envahissants.
A partir de la fin du XIème siècle, la famille fait parler d'elle à l'occasion de faits d'armes. En effet, la présence parmi elle du héros de la première croisade Gouffier de Lastours ajoute encore à son prestige.
Seigneur d'une très grande châtellenie incluant Nexon, Golfier de Lastours, à la tête du contingent limousin, part en 1095 pour la 1ère croisade. Vainqueur à Antioche (1097) et Marrah (1098), il rentre couvert de gloire après la prise de Jérusalem(1098). Après sa mort à Pompadour en 1126, son corps aurait été transféré d'après la légende, d'Arnac au Chalard, auprès de son ami Saint Geoffroy. Un de ses hauts faits contés dans la Chanson d'Antioche relate la délivrance d'un lion étouffé par un serpent dans le désert. Le fauve suivit dès lors le ''Chevalier au lion'' comme un chien mais, ne pouvant embarquer avec lui pour la France, il chercha à le suivre à la nage et … se noya.
Les ''Lastours'' se distingueront aussi sur les champs de bataille, notamment en 1177 à Malemort, où les limousins mettront en déroute les routiers du fils du roi d'Angleterre : Richard, duc d'aquitaine qui sera dit dit "Coeur de Lion".
Durant cette période, les donations à des établissements religieux tels que abbayes ou églises seront aussi très nombreuses. La famille des Lastours acquiert donc par ce biais une forme de prestige autre que militaire, le prestige donné par une dévotion affichée ouvertement, à une époque où cela est essentiel.
Les tensions avec les vicomtes de Limoges sont toujours aussi vives, ponctuées tout de même de "réconciliations", d'alliances et de traités, et ce jusqu'en 1210.
Durant la première moitie du XIIIème siècle, les querelles de légitimité et d'héritage au sein de la famille auront raison de la stabilité de celle-ci. Il s'avère que le nombre important de branches issues de la ligné originelle mènera au morcellement des terres et des domaines. Cela s'explique par le fait que les représentants des branches indirects mais légitimes vont chacun revendiquer, et obtenir, leur émancipation assortie d'une donation de parcelle territoriale.
Par son mariage, vers 1290, Agnès de Lastours apporte le château en dot à Guy de Champagne. En 1354, Gouffier, frère d'Agnès, nomme comme héritier principal son neveu, Geoffroi de Champagne. Il se verra par ailleurs contraint par les clauses du testament de son oncle à prendre le nom et les armes des "de Lastours" afin que ceux-ci ne disparaissent tout simplement pas.
Durant encore près d'un siècle, la seigneurie vivra au rythme des divisions entre frères, neveux et cousins engendrés par les trop nombreux membres de la famille.
Les Lastours combattent sous les couleurs française durant la guerre de cent ans et le Roi leur octroi de ce fait une place de choix dans le Limousin reconquit. Un certains Jean de Lastours devient en 1452 conseiller du roi Charles VII, preuve que les Lastours reprennent peu à peu une grande place parmi la Noblesse de la région.
Suivront ensuite parmi les Lastours des chambellans à la Cour de France, Gentilshommes de l'ordre de la chambre du Roi, ou encore sénéchaux et gouverneurs du Limousin.
Ces distinctions et hautes charges au sein du royaume permettront aux Lastours de revenir sur le devant de la scène en tant que Barons. A partir de la deuxième moitie du XVème siècle, ils reconstituent avec peine leur seigneurie morcelée durant les siècles précédents, reconstruisent leur château à l'aube du XVIème siècle et redeviennent la grande famille limousine de leurs débuts.
Le château.
Du Xème siècle au XIIIème siècle, le domaine se résumait à des mottes défensives. Le père fondateur du lignage, vers l'an mil, est Gui de Lastours, dit " le Noir '' : les trois châteaux (mottes de terre surmontées de tours en bois) implantés dans la " cuvette " de Lastours, ont dû être édifiés à partir de cette date.
Puis, un donjon roman fut édifié pour améliorer les défenses de la place et enfin, du XIVème siècle au XVIème, les infrastructures évoluèrent en un château fort limousin.
Mais, vers la fin du XVIIIème siècle, à la suite de la Révolution, le château devint une carrière de pierres...
Et, heureusement, à partir des années 1970, des passionnés, à force de travail, offrirent une seconde vie pour le château.